mercredi 17 avril 2013

Cahuzac sur BFMTV : a-t-il tout dit ?

L
ors de son intervention télévisée d’hier, Jérôme Cahuzac a annoncé sur BFMTV qu'il renonçait à son mandat de député, insistant sur sa "part d'ombre" et une "faute morale" rendant improbable son retour en politique.
Deux semaines après ses révélations qui ont ébranlé le sommet de l'État et le gouvernement, l'ex-ministre délégué au Budget s'est exprimé pendant une demi-heure dans un exercice de contrition rappelant fort celui auquel s'était livré Dominique Strauss-Kahn sur TF1 en septembre 2011. Les mots « erreur », « bêtise », « mensonge », « faute » reviennent constamment dans les propos de Cahuzac, mais jamais celui de délit. Une façon de banaliser les faits en les minimisant. Mais a-t-il tout dit ?...¢


Alors que la droite ne cesse de s'interroger sur ce que savait l'exécutif à propos de son compte en Suisse lors de sa révélation par Mediapart en décembre 2012, il a eu une phrase ambiguë, déclarant "ignorer" le "degré de connaissance" qu'en avait le chef de l'État, tout en répétant lui avoir "menti". Ici, la porte reste ouverte à toutes les suppositions, en attendant de plus amples précisions.

Même s'il a été "élu le plus régulièrement du monde il y a moins d'un an", il juge que la "gravité" de la "faute morale" qu'il a commise ne lui "permet pas de rester député". Il estime même "infiniment peu probable" un retour en politique.

Concernant ses indemnités de ministre, sur lesquelles Jean-Marc Ayrault lui a demandé de tirer un trait, il s'est par contre montré plus évasif, indiquant simplement que son avocat s'était saisi de ce dossier.

Dans son mea culpa, l'ancien ministre a évoqué à plusieurs reprises sa "part d'ombre", qu'il a tenté de "repousser" tout au long de sa carrière. "J'ai commis une folle bêtise, une folle erreur!" a-t-il martelé.

Comment avoir accepté le portefeuille du Budget tout en pratiquant de l'évasion fiscale? Quand François Hollande lui a proposé le poste en mai 2012, "ce jour-là, à cet instant-là, j'aurais dû avoir la force d'âme de refuser, j'ai commis une faute en acceptant ce poste", a-t-il répondu. "Croyez bien que j'en paie le prix aujourd'hui".

Il a bien critiqué les méthodes "contestables" de Mediapart qui a "puissamment contribué à dévaster (sa) vie" en révélant l'existence de ces comptes à l'étranger. "Mais, a-t-il ajouté, ce ne sont pas ces journalistes-là qui sont responsables de la situation que je vis, le responsable, c'est moi et donc, c'est à moi que j'en veux."

Jérôme Cahuzac s'est aussi efforcé de dédouaner ses anciens collègues du gouvernement, en particulier le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, accusé par l'opposition d'avoir cherché à le couvrir: "Je leur ai menti".

L'ex-ministre a par ailleurs abordé le fond du dossier, désormais entre les mains des juges d'instruction Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, qu'il a "vus et revus" depuis sa mise en examen début avril.

Alors qu'on lui demandait s'il avait placé 600.000 ou 15 millions d'euros en Suisse ou à Singapour, l'ex-ministre du Budget a répondu: "600.000 oui, le reste non." Les 15 millions n'ont "rien à voir avec la réalité" et d'ailleurs "la procédure judiciaire le prouvera", a lancé l'ancien chirurgien.

Balayant d'un revers de main l'hypothèse d'un financement politique, Jérôme Cahuzac a assuré que l'origine de ces fonds provenait de son "travail". Il s'est aussi expliqué sur l'identité de celui qui lui a ouvert son compte en Suisse au début des années 1990, Philippe Péninque, ancien dirigeant du GUD, syndicat d’étudiants. "Nous avons sympathisé, pour moi l'engagement politique ne résume pas un homme, la réalité d'un homme va au-delà", s'est justifié Jérôme Cahuzac.

Au PS, son renoncement à revenir au Palais Bourbon a suscité le soulagement. Il a pris "la seule et bonne décision" qui s'offrait à lui, a dit le président de l'Assemblée Claude Bartolone, résumant le sentiment dominant dans son camp.

À droite, on considère surtout que ce mea culpa ne lève pas toutes les interrogations. "Lorsque Jérôme Cahuzac dit qu'il ignore lui-même le degré de connaissance par François Hollande de sa situation, ça en dit long sur l'incertitude", a relevé le patron de l'UMP Jean-François Copé.

Michel Gonelle, l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot détenteur de la bande audio qui entraîna la chute de Jérôme Cahuzac, a jugé mardi sa contrition "sincère, voire parfois émouvante". Tout en rappelant le caractère "gravissime" de son mensonge… Mais surtout du délit, devrions-nous ajouter !¢
Avec AFP

La décadence

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