TRADITIONS
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a Marche de Radetzky, Opus 228 composé en 1848, est une célèbre marche militaire viennoise de Johann Strauss père (1804-1849). Elle est dédiée au maréchal autrichien Joseph Radetzky (1766-1858), vainqueur de la bataille de Custoza contre les Piémontais en 1848.
Particulièrement appréciée des Viennois, elle est traditionnellement interprétée à la clôture du Concert du Nouvel An donné par l'Orchestre philharmonique de Vienne. Dans la vidéo ci-après datant de 1987, Herbert von Karajan (1908-1989) tient la baguette.n
La Marche de RADETZKY, sous la direction
de Herbert von KARAJAN
Biographie d’Herbert von KARAJAN
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Descendant
de marchands grecs établis depuis longtemps en Autriche,
Karajan était une « nature » — petit mais vigoureux, heureux en montagne ou
filant à toute allure sur son yacht. Il ne faisait que 5 pieds 6 pouces, et
plusieurs ont dit qu'il souffrait d'un complexe de Napoléon en raison de sa
taille, mais il faisait toujours une impression frappante, avec ses cheveux
blancs en brosse et ses yeux d'un bleu de glace. La soprano Élisabeth Schwarzkopf l'a comparé à un
chat, « raffiné et attirant, mais capable de soudains coups de griffe ».
Karajan vouait un culte à la santé. Il nageait tous les jours, pratiquait le
yoga, conduisait des voitures sport, faisait du ski, pilotait des avions à
réaction.
À l'âge de 75 ans, le jet
lui étant interdit, il apprit à piloter un hélicoptère. La brillante carrière
de Karajan commence sans éclat en 1928 dans la petite ville allemande d'Ulm.
Grâce à son propre talent, et aux vacances laissées par d'autres musiciens
congédiés par les nazis, Karajan peut amorcer son ascension. En 1934, il
devient Opernkapellmeister dans la ville historique d'Aix-la-Chapelle (Aachen).
En moins d'un an, il est nommé Generalmusikdirektor, à condition qu'il se joigne
au parti nazi. Ce qu'il fait sans protester. À l'âge de 27 ans, il est le plus jeune Musikdirektor d'Allemagne.
Dans une lettre à sa mère, il écrit avec satisfaction qu'il gagne plus d'argent
que le maire de la ville. Les musiciens d'Aix se rappellent que leur nouveau
chef, obsessif, se pointait à l'improviste chez eux pour vérifier s'ils
répétaient. L'année de l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en
1938, fut également l'année miracle de Karajan.
Il
fit ses débuts à la Philharmonie et au Staatsoper de Berlin,
acheta son premier voilier et sa première BMW et épousa sa première femme. Der
Wunder Karajan (Le miracle Karajan) titrait une fameuse critique de concert, où
Karajan était salué comme le chef le plus sensationnel du siècle. Mais tout
n'était pas aussi rose. Les nazis n'appréciaient guère la suffisance de
Karajan. Il présentait des œuvres interdites et se comportait comme une prima
donna. Bien qu'il ait triomphé dans des concerts présentés dans des villes
occupées comme Amsterdam, Copenhague, Bucarest et Paris, Karajan agaçait
Hitler. Le Führer lui préférait Wilhelm Furtwängler, dont la jalousie envers Karajan
était légendaire. En 1942, Karajan épousa Anita Gutermann, qui avait du sang
juif.
Sa carrière en souffrit, et
en 1945 il fuit le IIIème Reich en ruines, rentrant en Allemagne après la
guerre pour faire face aux tribunaux de « dénazification ». La dénazification
de Karajan prit deux ans, mais jamais il ne perdit son assurance. La victoire
des Alliés avait éliminé ses rivaux et adversaires, lui laissant le champ libre
pour avancer rapidement. Au terme de sa dénazification en 1947, Karajan lance
un blitzkrieg contre les forteresses musicales les plus prestigieuses d'Europe
centrale. En 1955, la Philharmonie de Berlin le nomme chef à vie. Il prend les
commandes du Festival de Salzbourg en 1956. En 1957, il est nommé directeur
artistique du Staatsoper de Vienne.
Bayreuth, La Scala, tous
tombent à ses pieds. Selon une blague de l'époque, un chauffeur de taxi demanda
un jour sa destination à Karajan. « Ça n'a aucune importance, aurait répliqué
le maestro, on me demande partout ! » Durant les trois décennies
suivantes, « der Chef », comme il aimait se faire appeler, fit
ouvertement profiter son prestige et son pouvoir, exerçant un maximum
d'autorité et extorquant un maximum d'argent des orchestres, festivals,
agences, musiciens, studios de cinéma et maisons de disques. «
Sans le vouloir, il a rempli le vide laissé par la mort d'Hitler dans cette
partie de la psyché allemande qui cherche un maître », a écrit John
Culshaw, producteur chez Decca.
La vie personnelle de
Karajan a été relativement heureuse. En
1938, il épousa la chanteuse d'opérette Elmy Holgerlof, mais il la quitta en
1942 pour Anita Gutermann, qu'il laissa à son tour en 1958 pour un jeune
mannequin de 17 ans, la Française Éliette Mouret. Ils eurent deux enfants,
mais certaines rumeurs coururent que Karajan était bisexuel. Sur le plan
financier, Karajan a été bien servi par la musique. Il a laissé des maisons à
Salzbourg, Vienne et Saint-Moritz, un jet et un hélicoptère, un yacht de course
de 77 pieds, des tableaux de Picasso et de Renoir. Sa fortune, habilement
entassée dans des paradis fiscaux comme le Liechtenstein et la Suisse, a été
évaluée en 1989 à 163 millions £, soit environ 500 millions de dollars
aujourd'hui, ce qui en fait l'homme le plus riche de toute l'histoire de la
musique classique.
Qu'en est-il du legs musical de KARAJAN ?
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D'autres trouvent ses
interprétations sans âme. De nos jours, les grands orchestres du monde manquent
de chefs de talent, surtout allemands, en partie parce que Karajan a
jalousement tenu à l'écart les jeunes maestros prometteurs. Comme si « der
Chef » avait voulu s'assurer que ses réalisations demeurent
intouchables.■ Source