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n se rappelle qu’en
Afghanistan, une femme de l’Armée Française s’était vue imposer de porter un
foulard –musulman celui-là- par son supérieur… pour ne pas heurter la
sensibilité des populations locales ! Cela n’avait pas eu l’air de choquer
les médias. Mais quel foin pour le foulard de ce Légionnaire ! Un foulard
à tête de mort, pensez donc ! Certains journalistes « hypersensibles »
en ont été tout retournés, les « pov’choux »… eux qui confondent « opération
militaire » avec « gay pride » ! Il y a vraiment des
corvées de bois qui se perdent.
Le
Légionnaire photographié au Mali avec un foulard aux motifs de squelette a été
puni de 40 jours, et rapatrié cinq jours après les faits, apprend-on. Interrogé
par mes soins (Jean-MarcTanguy) lors du point presse hebdomadaire, le porte-parole de l'EMA a
récusé en bloc ces éléments, ajoutant par ailleurs ne pas vouloir mettre sur la
place publique le reste de l'affaire, et notamment les sanctions en question.
La
photo de l'AFP qui l'avait rendu célèbre malgré lui avait été prise dans un
contexte très particulier, puisque ce Légionnaire
se protégeait d'un atterrissage d'hélicoptère à proximité, avait indiqué
l'auteur de la photo. Mais il ne combattait pas ainsi grimé.
L'enquête
pour l'identifier a dû être particulièrement courte et simple, puisqu'il y
avait très peu de Légionnaires déployés au Mali, à ce moment-là. Au Tchad où il était stationné auparavant,
ce Légionnaire portait déjà le même foulard, ce qui n'avait apparemment gêné personne
en trois mois de séjour sur place. Mais a donc considérablement simplifié
son identification.
Aucune
communication sur la nature de la sanction infligée au Légionnaire n'a été effectuée
pour l'instant. En fait, c'est bien la
médiatisation du foulard, et non le foulard qui aura posé problème. Une
punition sous la pression médiatique, en quelque sorte, mais qui semble avoir
très largement impacté le ressentiment des militaires contre la presse et la hiérarchie
parisienne.
LES
RÉACTIONS
Un
ancien Légionnaire du Rhône a déclaré à la presse locale : « Il n'y a
pas eu mort d'homme, un blâme aurait été suffisant. Ce "vol bleu"
(rapatriement prématuré pour indiscipline) risque de peser sur la carrière du
militaire. Une campagne, c'est une médaille, une solde augmentée... Autant
d'avantages qui peuvent être remis en question après ce retour au pays. »
Un
autre vivant à Bagnols a lui aussi réagi : « Quand on est Légionnaire, on
ferme sa gueule, dit-il en colère. Mais une fois qu’on en est sorti, on peut
dire ce qu’on pense. Il faut que les
gens comprennent que le Mali c’est un champ de bataille ! Pas la manif’ pour le
mariage pour tous. »
Une
pétition avait même été lancée sur une page Facebook qui vient d’être fermée. Elle
avait déjà recueilli plus de 3000 signatures.