Un bilan officiel
- mais encore provisoire - de la prise d'otages du site gazier d'In
Amenas, en Algérie, a été rendu ce lundi 21 janvier. Parmi les ravisseurs, onze
étaient de nationalité tunisienne. En Tunisie, cela n'étonne pas vraiment les
autorités. Depuis des mois, le pays est devenu l'une des bases arrière des djihadistes
du nord du Mali.
Pour
les djihadistes du nord du Mali, la Tunisie est d'une importance stratégique.
Depuis des mois, le pays de la révolution s'est transformé en base de
recrutement et d'envoi de nouveaux combattants. Des jeunes souvent attirés par ce
qu’ils croient être « une forme de pureté de la charia », mais aussi
par la perspective d'un jihad contre ceux qu'ils appellent « les croisés
français ».
De
source djihadiste locale, ces combattants tunisiens seraient près de 300 au
nord du Mali. Soucieuses de minimiser ce nombre, les autorités tunisiennes
évoquent plutôt le chiffre d'une cinquantaine d'hommes. La plupart sont arrivés
bien avant les frappes françaises, mais celles-ci stimulent aujourd'hui les
rêves de jihad de nombreux candidats motivés par les appels à la guerre sainte
lancés dans plusieurs grandes mosquées tunisiennes et sur internet, où les intérêts
français sont quotidiennement désignés comme cible.
Mais
si la Tunisie est aussi stratégique pour les djihadistes maliens, c'est surtout
parce qu'elle sert de corridor, selon l'expression du président Moncef
Marzouki. Un corridor permettant d'acheminer des armes venues de Libye via
l'Algérie. Ces armes transitent d'abord par les montagnes du nord - où
deux cellules d'une trentaine d'hommes appartenant à Aqmi ont été démantelées
en décembre -, mais aussi par l'extrême sud désertique, aux portes du Sahara.
C'est
là, près de la ville de Médenine, que les autorités tunisiennes ont
découvert lundi dernier une importante cache d'armes : des dizaines de
Kalachnikov, des lance-roquettes, ainsi qu'une grande quantité d'explosifs.
Avec
RFI