Le ministre de
l'Intérieur Manuel Valls a annoncé mardi un ensemble de mesures pour
"améliorer à échéance immédiate les conditions de rétention" des
sans-papiers sur l'île de Mayotte, régulièrement dénoncées par les
associations.
"La
capacité du centre de rétention sera limitée, avant la fin de l'année 2012, à
100 places, contre 140 aujourd'hui, afin d'accueillir plus dignement les
personnes retenues", a-t-il déclaré devant les députés.
Près
de 22.000 sans-papiers, souvent originaires des Comores voisines, ont transité
en 2011 par l'unique centre de rétention administrative (CRA) de cette île de
l'Océan Indien, où près d'un habitant sur trois est un étranger en situation
irrégulière.
Les
crédits ont été votés pour la construction d'un second CRA mais il ne devrait
pas être ouvert avant 2014.
En
attendant, les sans-papiers restent retenus en moyenne quatre heures dans le
CRA de Pamandzi dans des conditions déplorables, selon la Cimade qui leur
fournit une aide juridique sur place.
Manuel
Valls a détaillé les travaux entrepris pour améliorer ces conditions: la
"rénovation du réseau d'assainissement" ou la "création d'un
espace de détente extérieur" sont ainsi terminés, tandis que "la mise
aux normes sanitaires de la cuisine" est décidée.
Le
code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda) ne
s'applique pas à Mayotte, devenu département français en 2011. La circulaire de
cet été limitant le placement en rétention des familles non plus.
L'an
dernier environ 5.000 enfants sont passés par le CRA de Mayotte que le
défenseur des droits Dominique Baudis a visité à la fin novembre.
"Dès
la fin du mois", a promis le ministre, "l'accueil des familles aura
été complètement reconfiguré et sera isolé du reste du centre en offrant des
espaces d'intimité" grâce à "des locaux dédiés, spécialement aménagés
et clairement séparés".
Après
leur expulsion, de nombreux sans-papiers tentent de revenir par la mer à
Mayotte sur des embarcations de fortune, qui font souvent naufrage.
Évoquant
leurs noyades, Manuel Valls a rembarré un député d'opposition qui
l'interpellait: "Ne ricanez pas quand on parle d'hommes et de femmes qui
meurent au large de Mayotte à cause de la situation que vous n'avez pas été
capables de régler".
Avec
AFP