L'émotion
est grande ces derniers temps avec « l'affaire Depardieu » qui vient
à point nommé pour renouveler un registre médiatique qui commence à
s’essouffler après plusieurs semaines consacrées à relater du matin au soir les
démêlés de l'UMP emberlificoté dans sa guerre des chefs, d'autant qu'un accord
étant en passe d'être trouvé et conclu, cette source va finir par se tarir et
il est donc urgent de passer à autre chose.
Nous avons donc là un autre sujet « polémiquable »
à souhait pour faire diversion qui va alimenter à son tour durant quelques
temps les débats partisans, car il s'agit bien sur d'une affaire d'état puisque
sa raison d'être est politique.
Gérard Depardieu gagne de l'argent,
visiblement pas mal et c'est tant mieux pour lui, mais pas plus ni moins que de
nombreux autres compatriotes qui comme lui ont choisi une terre d'asile plus
hospitalière sur le plan fiscal, et la liste de ces expatriés qui circule
depuis longtemps sur internet est particulièrement fournie de nombreux noms,
certains connus, d'autres moins, de personnes ou personnalités qui gagnent bien
leur vie dans des domaines très variés puisque l'on y trouve aussi bien des
artistes (acteurs, chanteurs, comédiens...), des sportifs (toutes disciplines
confondues...), des familles aisées de l'industrie du luxe, des chefs
d'entreprise dont certaines enseignes connues de la grande distribution.
Le procès intenté aujourd'hui à celui qui
choisit la Belgique pour mettre ses économies à l'abri est donc purement
politique et particulièrement hypocrite car chacun connaît la sensibilité de
l'acteur, poids lourd du cinéma Français, qui n'aura pas caché son orientation
durant la dernière campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, sa présence lors
des meetings de soutien au président sortant n'ayant pas manqué d'être
remarquée et signalée par les médias.
La gauche hurle à la mort et fustige
l'acteur pour son comportement qualifié de « minable » et
d'incivique, mais oublie un peu vite que la tentation de s'exiler à l'étranger
pour échapper à une fiscalité confiscatoire n'est pas l'apanage de la seule
droite et que certains « talents » qui votent et militent à gauche
ont également opté pour un exil fiscal hors de nos frontières désormais
virtuelles, à commencer par le plus médiatique d'entre eux, élu paraît-il (pas
grâce à moi) l'un des « chouchous » préférés des Français, le bouffon
de service que l'on a pu voir sur les estrades du PS et en particulier celle du
« grand soir » qui aura vu la victoire de François Hollande, dont le
pitre gesticulant à la coupe rasta aura assuré le spectacle jubilatoire, lui
qui a choisi depuis longtemps la Suisse pour échapper à l'impôt, et qui aux
dernières nouvelles, n'a pas été exclu du PS pour incivisme caractérisé.
Mais au-delà de cette mascarade
politico/médiatique, ce fait divers, insignifiant au regard des problèmes auxquels
nous sommes confrontés démontre l'ineptie et l'incohérence flagrante de cette
union Européenne qui nous montre son vrai visage et surtout ses limites, car le
constat accablant que l'on peut faire est qu'avant de vouloir disposer d'un
drapeau qui regroupe un maximum d'étoiles, avec sans doute la volonté de faire
mieux que les Américains (52, un record à battre), il aurait sans doute fallu
commencer par mettre en place une véritable harmonisation économique, celle des
salaires, des prélèvements sociaux obligatoires et des régimes fiscaux des
états membres, ce qui aurait sans doute contribué fortement à limiter
l'évaporation des capitaux et fortunes de nos concitoyens les mieux lotis.
Avant de réglementer les dates d'ouverture
de la chasse au sein de l'U.E, il aurait sans doute été plus judicieux de
mettre en œuvre une politique commune administrative, mais qui aurait dû n'être
envisagée qu'au travers d'une union Européenne limitée à quelques pays membres,
uniformisation possible avec un nombre restreint de partenaires évoluant dans
une même sphère économique, mais rigoureusement inenvisageable pour une Europe
à 27, demain 28 et après demain !...
L'affaire Depardieu est donc avant tout un
constat d'échec supplémentaire de cette Europe ingérable qui nous a été
imposée, voulue et décidée par des technocrates utopistes, déconnectés des
réalités, sans réflexion de fond sur les conditions à remplir pour lui
permettre un fonctionnement harmonieux, tous les violons accordés sur une même
partition, élites qui auront cru bon d'utiliser du sable comme lubrifiant pour
assurer son ronronnement. Et bien sûr : ça grippe !...
Et pour conclure, je pense qu’au vu du
lourd contentieux entre l'acteur et le gouvernement, il est peu probable que
notre irréductible et irascible Gaulois accepte de devenir l'Obélix de la
concorde et de la réconciliation...
Avé
Gérard et bienvenue chez les voisins des Ch'tis... à qui j'espère, tu offriras
ton prochain César...