La Libye a annoncé
dimanche la fermeture de ses frontières avec ses quatre voisins du sud:
l'Algérie, le Niger, le Tchad et le Soudan, en raison d’un afflux d’immigrés
clandestins qui nuisent à la sécurité dans le sud du pays, décrété « zone
militaire fermée ». Les Libyens ont tout de même bien de la chance d’avoir
encore des frontières… eux !
L'Assemblée
nationale, la plus haute autorité politique du pays, a décidé « la
fermeture temporaire des frontières terrestres libyennes avec le Tchad, le
Niger, le Soudan et l'Algérie jusqu'à l'organisation » de la circulation
des biens et des personnes avec ces pays, selon le texte de la décision publié
par l'agence libyenne Lana.
« Les
régions de Ghadames, Ghat, Obari, al-Chati, Sebha, Mourzouk et Koufra dans le
sud libyen sont considérées comme des zones d'opérations militaires fermées,
régies par les lois d'exception en la matière », précise le texte.
La
décision adoptée à la majorité, a mandaté le ministre de la Défense pour nommer
un gouverneur militaire de la région du sud et lui octroyer tous les pouvoirs
de l'exécutif y compris l'arrestation des personnes recherchées par la justice,
les infiltrés et leur rapatriement.
Une
députée qui représente la ville de Sebha (800 km au sud de Tripoli) à
l'Assemblée nationale, Souad Ganour, a indiqué que la décision de fermeture des
frontières était « temporaire jusqu'au rétablissement de la sécurité dans
le sud ».
Elle
a dénoncé une « hausse de flux des
immigrés clandestins, en prévision d'une éventuelle action militaire
internationale au Mali » afin de chasser les groupes armés qui en
occupent le Nord.
Elle
a déploré aussi la « recrudescence
de la violence et du trafic de drogue et la présence de groupuscules armés qui
agissent en toute impunité ».
De
retour d'une tournée régionale qui l'a conduit en Algérie, Niger, Tchad et
Soudan, le Premier ministre libyen Ali Zeidan a indiqué vendredi à Tripoli
qu'un accord quadripartite allait être signé pour sécuriser les frontières avec
ces pays contre les terroristes.
Il
a ajouté que « les habitants de la
région du sud libyen se sont plaints de l'insécurité, soulignant que le désert
libyen est devenu un couloir de transit pour tous les types de trafic notamment
la drogue, les armes et la traite des personnes ».
Avec
AFP