Le nouveau commissaire
européen à la Santé et à la Protection des consommateurs passe mardi son «
grand oral » devant le Parlement européen, qui a un quasi droit de veto sur sa
nomination. Le Dr Tonio Borg risque fort de la voir rejetée.
Pourquoi
? Parce ce Maltais, qui est chrétien et même catholique, fait l'objet d'une
campagne de dénigrement de la part des lobbies les plus « progressistes »
auprès du Parlement européen qui le taxent d'« extrémisme » parce qu'il est
opposé à l'avortement, au divorce et au « mariage » gay.
Tonio
Borg a été désigné par le gouvernement maltais pour remplacer John Dalli qui a
dû démissionner de son poste de commissaire après avoir été accusé, sur la foi
d'éléments circonstanciels et sans preuve directe, d'avoir été au courant de
démarches d'un entrepreneur maltais qui a tenté d'utiliser ses relations avec
lui pour peser sur la législation européenne du tabac.
Le
Dr Borg était jusqu'à sa nomination ministre des Affaires étrangères de Malte
et, tant sur le plan de la formation – en droit administratif et droits de
l'homme – que sur celui de l'expérience, il apparaît comme un candidat idéal.
« European
Dignity Watch » signale que de nombreuses associations et
organisations ont multiplié, « depuis des semaines », les articles, les tweets,
les messages pour appeler au blocage de la nomination du ministre en mettant
l'accent sur la foi personnelle de Tonio Borg et ses prises de position sur les
questions de société. Parmi les plus importantes : la Fédération internationale
du Planning familial, la Fédération humaniste européenne et l'Association
internationale lesbienne et gay (ILGA) qui compte l'Union européenne parmi ses bailleurs
de fonds, à hauteur de 70 % du budget de sa branche européenne.
Leur
campagne porte sur des thèmes : le droit de la famille, l'avortement, le «
mariage » gay, qui ne sont nullement de la compétence de l'Union européenne, et
sur lesquels un futur commissaire ne devrait pas être jugé. Le fait de vouloir le faire rejeter pour
cela équivaudrait à dire que nul catholique cohérent ne saurait avoir un poste
de responsabilité au sein de « l'exécutif » européen. En matière de
discrimination religieuse, on ne fait pas plus clair. Car l'idée selon
laquelle l'opposition à l'avortement, le divorce ou le « mariage » gay seraient
contraires aux « valeurs européennes » — comme le prétendent ces lobbies –
revient à exclure d'emblée une catégorie de la population en raison de sa foi.
En tout cas lorsque ces convictions ne relèvent pas seulement de paroles et
d'opinions personnelles, mais ont entraîné des actes et des prises de position
publiques et politiques.
Le
président de la Fédération humaniste européenne, Pierre Galand, vient par
exemple d'écrire à José Manuel Barroso (qui pour sa part a accepté la
nomination de Tonio Borg) pour exprimer ses « graves doutes » sur le respect
par le nouveau commissaire des droits des « minorités », « l'égalité entre
hommes et femmes » et le « principe de non-discrimination ». Il lui reproche
d'avoir méconnu les « droits reproductifs » des femmes et d'avoir « même fait
campagne, en 2004, pour constitutionnaliser l'interdiction de l'avortement dans
son pays », de s'y être « fortement opposé à la légalisation du divorce en 2011
» et d'avoir exprimé « ouvertement son mépris de la communauté LGBT, en
s'opposant à la reconnaissance des droits des couples homosexuels cohabitants
au Parlement maltais en 2009 ». A quoi s'ajoute, selon la EFH, sa politique
anti-immigration.
Mardi, à l'issue des
trois heures d'audition qui l'attendent, Tonio Borg sera accepté ou rejeté, et
on en saura un peu plus sur le poids des lobbies de la culture de mort au
Parlement européen.
Le
blog de Jeanne Smits (posté par Jean-Claude)