Il y a maintenant cinq
ans, Jacqueline Rouillon-Dambreville, maire communiste de Saint-Ouen, baptisait
une rue du nom de Nadia Guendouz, terroriste du FLN.
Dans
la foulée, Nicole Guiraud, victime mutilée du FLN à l’âge de dix ans dans l’attentat
contre le « Milk Bar », lui envoyait la lettre de protestation
ci-dessous. Rappelons que cet attentat commis le 30 septembre 1956 fit trois
morts et cinquante blessés dont douze amputés. Mais la mairie « coco »
s’en contrefiche royalement : la plaque est toujours en place.
Nicole Guiraud en 1956... |
Madame
le Maire,
Victime
à l'âge de 10 ans d'un attentat à la bombe du FLN, le 30 septembre 1956 au Milk
Bar d'Alger, ayant fait de nombreux morts et une bonne soixantaine de blessés,
surtout des enfants et leurs mamans, je tiens à vous féliciter chaleureusement
pour votre judicieuse initiative d'avoir fait apposer une plaque en l'honneur
de l'une des militantes de ce mouvement "révolutionnaire" (sic), qui
a causé la mort de centaines de milliers de Français, de Musulmans, de Français
d'Algérie, aussi bien en Algérie que dans la métropole.
Cette
idée est vraiment excellente dans la mesure où elle exprime, sans ambigüité,
l'exacte position de ceux qui l'ont conçue... De plus, elle prouve l'exquise
délicatesse de votre part, ainsi que de vos collaborateurs, envers les victimes
innocentes d'un terrorisme que vous semblez particulièrement apprécier...
Je
dois reconnaitre qu'avec des élus tels que vous, la France peut sans crainte
regarder droit vers l'avenir, et être fière d'elle. Cette attitude courageuse
est sans aucun doute unique en son genre parmi tous les pays d'Europe.
Encore
"bravo" donc pour cette initiative qui, n'en doutons pas, est tout à
fait appropriée pour apaiser les esprits et les mémoires douloureuses, et
permettre le rapprochement tant souhaité entre nos deux peuples.
Mais
sans doute avez-vous voulu honorer avant tout la poétesse ? Sans doute ne
s'agit-il que d'une méprise de la part de malencontreuses victimes du FLN qui,
de toute façon, n'existent pas puisque c'est l'Histoire Officielle qui le dit.
... et aujourd'hui. |
Afin
de réparer ce dérapage de très mauvais goût, je vous demanderai donc, au nom de
toutes les victimes du FLN, civiles, militaires, Harkis, de bien vouloir
décrocher au plus vite cette plaque infamante, qui pourrait avoir sa place en
Algérie, mais non en France. Car nous sommes encore en France, madame le Maire,
l'auriez-vous oublié ?
Ou
bien seriez-vous capable de faire apposer, dans une rue de votre ville, à
proximité de cette plaque, une autre plaque en l'honneur d'un Français victime
du FLN ?
Seriez-vous
capable de soutenir une initiative analogue en Algérie, c.à.d. l’apposition
officielle d'une plaque en l'honneur d'un poète (ou chanteur, ou médecin, ou
enseignant...) engagé pour la France que ce soit comme soldat, comme Harki,
comme combattant de l'OAS, ou comme simple Pied-Noir tombé sous les coups du
FLN ? Dans ce cas seulement, la France pourrait redresser la tête.
Dans
le cas contraire, je ne pourrais que vous conseiller, avec tout le respect que
je dois à votre fonction, de vous remettre à l'étude de la guerre d'Algérie. Il
existe entre-temps de très nombreux et excellents ouvrages sur la question, qui
seraient susceptibles de combler certaines lacunes de votre savoir en la
matière.
Pour
commencer, je me permets de vous envoyer en pièces-jointes deux photos de
petites victimes du FLN.
En
vous priant d'agréer, Madame le Maire, mes salutations avec le respect que je dois
à votre titre.
Nicole Guiraud
(posté
par Marino)