« La
routine, cette préface des révolutions. » (Émile de GIRARDIN)
La routine, oui la
routine. Des « spécialistes » du Moyen-Orient voudraient voir des
éléments nouveaux dans la situation découlant de la trêve entre le Hamas et
Israël. Mohammed Morsi serait donc le grand vainqueur, avec les Frères musulmans, le Hamas deviendrait le
seul interlocuteur valable, remplaçant alors un grand perdant, avec l'état
hébreu : Mahmoud Abbas, devenu définitivement président fantôme d'une
entité inexistante.
Plus grave, nous
dit-on : « L'attentat, et les roquettes qui ont touché Tel-Aviv et
ses environs provoquent un sentiment de panique compréhensible, et le sentiment
d'un environnement dangereux que représentent les pays arabes réfractaires et
hostiles à l'encontre des Israéliens. Les services secrets de l’État hébreu
ont d'ailleurs mis une semaine à
découvrir l'arsenal colossal du Hamas fourni entre autres par l'Iran et la
Libye, ce qui souligne leur mauvais fonctionnement. L'attentat visant un bus
dans la capitale Tel-Aviv qui a fait 17 blessés mercredi 21 novembre n'est que
le parachèvement du lancement de roquettes vers la ville ». Ah
oui ? Vraiment ? Si l'on ose publier et faire publier ce genre de
stupidités, c'est pour ne pas poser la question fondamentale : Qui t'a
fait roi ?
À la fin du Xe
siècle, le roi de France est un seigneur parmi tant d'autres. Il est même moins
puissant et moins influent que la plupart de ses pairs. Mais à la différence
des autres seigneurs qui l'ont élu, le nouveau roi a été sacré et personne ne
doute qu'il ait été choisi par Dieu pour faire régner la paix dans le royaume.
Le sacre de Hugues sera l'élément fondateur
du royaume de France. Sa légitimité est cependant bien fragile. Lorsqu'il
s'oppose à son vassal Adalbert de Périgord, refusant de lever le siège de
Tours, Hugues lui demande : « Qui t'a
fait comte ? », et le vassal répliqua « Qui t'a fait roi ? ».
L’Histoire a ceci d'intéressant, c'est que sans nous
donner la réponse, elle nous invite à reconstituer les morceaux du puzzle.
La dialectique du
vassal et du roi est une donnée permanente dans les relations internationales.
L'accord parrainé par Morsi (le mot parrain convient bien aux mafieux) n'a été
possible et pensable que par le grand roi des mafieux : Obama. Rendons-lui
cette justice, quoiqu'en pensent certains israéliens et même quelques
européens, un autre Président des USA aurait agi de même. Depuis la mort de
Kennedy (le dernier président qui osa se prendre au sérieux et tenter une
politique indépendante de la mafia militaro-industrielle) Obama, ses
prédécesseurs et ses successeurs ont été, sont ou seront « élus »
avec la bénédiction des petits barons de la planète. Ces traîtres à leur peuple
et à leur prétendue cause sont, en réalité, de petits actionnaires, de petits
porteurs qui adoubent un patron et touchent leur minable commission en échange
d'une liberté totale dans la gestion « des affaires ». On peut donc
entendre Morsi dire « l'opération israélienne est une agression flagrante
contre l'humanité » (rien que ça) et Lieberman (un homme, un vrai celui-là
, ancien partisan de bombardements sur l’Égypte) lui répondre quelques jours
plus tard « Merci absolument au Président Morsi ». Tartuffes, la soupe est bonne. Restez donc
au pouvoir, vous avez l'imposture en viatique.
Votre patron, le
black sympa et sa cohorte de conseillers « juifs » vous ont donné
votre feuille de route. On continue de s'enfoncer dans la mondialisation que
certains s'obstinent à nommer « globalisation » pour faire oublier
l'ignoble projet babélien qui allie tyrannie et misère épouvantable. Les 163 morts palestiniens et les 6 morts
israéliens sont le prix à payer pour ne pas trop parler des sabotages
économiques menés par les dirigeants corrompus de l'Europe. Obama a une mission
primordiale : s'appuyer sur « les révolutions arabes » mises en
place par la CIA pour contrôler et réduire définitivement les foucades de ses
vassaux. On a viré les petits dictateurs arabes car ils finissaient par vouloir
s'autonomiser et croyaient encore aux vieilles lunes de la guerre contre
l'Amérique et le Sionisme. Exit les petits Kennedy capricieux, incapables de
« tenir » leurs peuples. Avec des « islamistes » partout ça
va beaucoup mieux. Des réalistes ces mecs-là, la saveur d'un pouvoir tout neuf,
la certitude de ne pas faire, un jour, de chantage aux matières premières … Et
une police qui fait la chasse aux femmes « libres ». Le paradis pour
ces puritains hypocrites de Yankee.
Alors Israël ? Alors le Sionisme ? Ils obéissent,
ils se font petits, ils trompent les vivants. Alors pas de risque encore de
« révolution juive ». Oncle Sam est satisfait. Il transforme les
frappes de Tsahal en rugissement de lion castré.
La routine, oui la
routine. On accepte un peu de faire dégorger le poireau du trop plein de
testostérone, mais après, tout le monde à la niche.
On dit beaucoup que
les juifs sont « puissants », on dit sans cesse qu'ils sont
intelligents et détiennent des « secrets initiatiques ». On dit aussi
qu'Israël peut se permettre n'importe quoi, que les israéliens ont une arme
quasi-magique qui permettrait de détruire la planète en quelques heures … Vous
savez quoi ? Même si c'est vrai, même si c'est techniquement probable, il
y a autre chose de plus fort que tout ça : On a mis cet état et ce peuple,
comme tous les autres, dans une salle d'opium. On les laisse dépressifs à rêver
de leur puissance.
Alors ? La
liberté des peuples ne s'accomplira qu'avec l'écrasement de ce que l'on nomme
improprement les USA. Entre le prédateur et ses victimes point d'accord
possible. La liberté de l'un détruit la liberté de l'autre. Appliquons aux USA
et à ses laquais ces vers de Corneille :
«Assez
et trop longtemps l'arrogance de Rome
A
cru qu'être Romain c'était être plus qu'homme:
Abattons
sa superbe avec sa liberté ;
Dans
le sang de Pompée éteignons sa fierté. »
Je concède que nous
risquons alors de sortir de la routine, je concède qu'un véritable désordre
mondial puisse éclater, je concède que les civilisations risquent de
s'entretuer et j'envisage même la possibilité d'une guerre mondiale. Mais en
conscience, chacun ne doit-il pas choisir entre le cannabis et la
varappe ? Entre l'opium et la vie ? Savons-nous encore que la vie
comporte des risques ? Et que ceux-ci sont mortels ? Tout comme la
drogue et la soumission du chien battu à mort.
Nous avons le choix. Vivre libre et debout, pas
longtemps, peut-être, ou se faire cracher à la gueule dans des couches de
vieillard.
Mais faisons tous
ensemble l'effort de réfléchir quelques secondes. Si tous les peuples de ce
monde se délivrent de leurs chaines et décident que leur destinée est un risque
à courir, croyez-vous qu'ils choisiront nécessairement la
« soumission » à la violence ? Et pourquoi pas la délivrance de
la Paix ? Une révolution n'est-ce-pas ?
La routine, cette préface des révolutions !