FPI - Depuis hier,
L'UMP est véritablement au bord l'implosion. Dans un premier temps, François
Fillon avait accepté sa défaite pour la présidence de l'UMP face à
Jean-François Copé.
Mais,
apprenant que les résultats de trois fédérations ont été « oubliées »
dans le décompte, il conteste maintenant les résultats et demande
qu'Alain Juppé prenne la direction transitoire du mouvement pour sortir de
l'impasse.
Cette
erreur a d’ailleurs été confirmée par le sénateur Patrice Gélard qui présidait
la commission de contrôle des élections (la Cocoe). La réintégration des trois
fédérations oubliées - Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Wallis-et-Futuna –
donneraient effectivement Fillon vainqueur par 26 voix d’avance (88 004 contre 87 978).
Sur
le plan purement pratique, le problème est que le mandat du président de la
commission a pris fin avec l’annonce des résultats : il n’est maintenant
plus habilité à en proclamer de nouveaux. « Je ne suis plus saisi.
Dorénavant, toute contestation doit être adressée, le cas échéant, à la commission
des recours », distincte de la Cocoe, a expliqué Patrice Gélard.
Hier
soir, au journal télévisé de TF1, François Fillon a donc annoncé que, dans ces
conditions, il contestait les résultats tout en renonçant à présider l’UMP avec
une si infime majorité. « Question de légitimité », dit-il en
ajoutant : « Il faut que chacun comprenne bien que j'irai jusqu'au
bout. Si personne n'écoute ce que je demande, si on ne met pas en place une
équipe provisoire pour diriger l'UMP et dirigée par Alain Juppé, alors, oui, je
déposerai un recours devant la justice. » Cet appel à Alain Juppé a été
réitéré en fin d'après-midi par quelque 134 parlementaires et ex-ministres UMP
pro-Fillon.
Invité
au même moment sur France 2, Jean-François Copé refuse cette solution. Il met François
Fillon au défi d'intenter un recours en bonne et due forme devant la commission
des recours de l'UMP, en le prévenant qu'« alors seront réexaminés la
totalité des bureaux ».
Pour
sa part, Alain Juppé s'est dit « prêt à organiser une médiation, mais à la
condition absolue qu'elle se fasse avec l'accord et la collaboration des deux
parties » et « cette condition n'est à l'évidence pas remplie
aujourd'hui ».
« C'est un
spectacle terrible pour les militants », s'est désolé un député UMP pro-Fillon.
« Les deux sont démonétisés. Ce ne sont pas des hommes d'État »,
a-t-il ajouté, amer.