Jean-Marc-Ayrault a présenté
ce matin une série de mesures ciblées destinée à "stopper la dérive"
de la violence en Corse.
Le
Premier ministre a annoncé notamment la mise en place d'une cellule
interministérielle et le renforcement des moyens d'enquête dans l'île, théâtre
de 15 homicides depuis le début de l'année.
Les
syndicats de police réclament des renforts massifs pour lutter contre la
criminalité, mal endémique en Corse dont le regain a été illustré la semaine
dernière par l'assassinat d'un avocat emblématique, Antoine Sollacaro.
Un
plan en dix points a été décidé lors d'une réunion rassemblant à Matignon les
ministres de la Justice, Christiane Taubira, de l'Intérieur, Manuel Valls, de
l'Économie, Pierre Moscovici, et du Budget, Jérôme Cahuzac.
"Le
gouvernement prend toutes ses responsabilités et est déterminé à mener une
action de grande ampleur dans la durée. La dérive actuelle doit être
stoppée", a dit Jean-Marc Ayrault dans une déclaration à la presse.
"La
Corse fait partie du territoire de la République", a-t-il poursuivi.
"Les actes graves qui se déroulent en Corse sont le fait d'une petite
minorité qui ne respecte pas les règles de l'État de droit".
Le
chef du gouvernement s'est dit déterminé à agir dans tous les secteurs à
l'origine d'actes criminels, homicides ou attentats, qui endeuillent
régulièrement la Corse.
Parmi
les activités ciblées figurent le blanchiment, notamment dans les domaines de
l'immobilier et du sport, le trafic de drogue, les procédures d'attribution des
marchés publics et le respect de la loi littorale.
Les
moyens des enquêtes spécialisées seront complétés, de nouvelles mesures de
politique pénale décidées et le pôle judiciaire de Bastia sera renforcé en
juges d'instruction.
Manuel
Valls et Christiane Taubira se rendront en Corse le mois prochain, a aussi
annoncé le Premier ministre, qui en a directement appelé à "l'esprit de
responsabilité" des habitants de l'île.
"Trop
d'affaires ne sont pas élucidées parce que les victimes ou les témoins ont été
intimidés. Trop de conflits sont réglés par la violence. Trop d'armes circulent
en Corse. Chacun doit aujourd'hui s'interroger sur les racines de cette
violence", a dit Jean-Marc Ayrault.
Avec
Reuters