ISLAM
Les
islamistes qui patrouillaient à Wuppertal en uniforme en 2014 pour convaincre
les hommes des méfaits de l'alcool et de la prostitution avaient été acquittés
en 2015. La «police de la charia» va être rejugée sur ordre de la Cour
fédérale. Ils avaient fait sensation en septembre 2014 lorsqu’ils s’étaient mis
à patrouiller dans les rues de Wuppertal, en Rhénanie-du-Nord-Wesphalie,
leurs vestes orange fièrement ornées des lettres réfléchissantes «shariah police»
(«police de la charia»).■
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onvoqués devant les
tribunaux, puis acquittés en décembre 2015, les membres de cette organisation
vont être rejugés sur ordre de la Cour fédérale de justice. En effet, la plus
haute juridiction allemande a annoncé le 11 janvier qu’elle rejetait
l’acquittement, motivant sa décision par le fait que celui-ci ne
prenait pas suffisamment en compte les conséquences du prosélytisme
auquel se sont livrés les membres de la «police
de la charia» sur les personnes ciblées par sa campagne militante.
Ce « groupe de vigilance composé de jeunes salafistes »
était en effet allé à la rencontre des hommes susceptibles de fréquenter les
bars, les maisons closes, de boire de l’alcool, ou de jouer à des jeux de
hasard, afin de tenter de les dissuader de se livrer à de telles
activités. Ils n'ont toutefois pas sévi
longtemps puisqu'ils avaient rapidement été convoqués devant les
tribunaux.
La
justice s'intéressait particulièrement au prêcheur islamiste Sven Lau, qui
encadrait le groupe. Emprisonné en juillet 2017 pour avoir soutenu une
organisation terroriste, il a par le passé fait plusieurs séjours en prison
pour des faits liés au recrutement de djihadistes.
Assignés devant les
tribunaux, huit hommes de la patrouille s’étaient ainsi vu reprocher de porter
des uniformes exprimant une opinion politique, et donc de contrevenir à la loi
interdisant le port de telles tenues. Ils avaient plaidé l'humour,
assurant avoir simplement voulu faire une blague. Le verdict avait été clément envers les
apprentis salafistes : l'acquittement. Le juge avait statué qu’ils n’étaient ni intimidants, ni menaçants, et
ne contrevenaient pas à l’interdiction de porter des uniformes politiques.
D’autres patrouilles
islamistes, parfois violentes, orchestrées par des islamistes radicaux ont
œuvré à la même période à Londres, Copenhague ou Hambourg. Dans l’Est de
Londres, les patrouilleurs salafistes usaient même de menaces lors de leurs
battues en 2013, prétendant par exemple qu’il fallait «tuer tous les incroyants».
►Ils
ont été traduits en justice et condamnés à des peines allant de six mois à
plus d’un an de prison.■ Source