TRIBUNE
LIBRE
Après le bombardement du
port de Haiphong, le 23 novembre 1946, par la Marine française, le Viet
Minh, dirigé par Hô Chi Minh,
président de la République démocratique du Viêt Nam (dont l'indépendance a été
proclamée à Hanoi le 2 septembre 1945), décide de lancer, le 19 décembre 1946,
une offensive ayant pour but la « libération » de la ville de Hanoï. À
20 heures, une explosion dans la centrale électrique de la ville annonce le
début de l'insurrection. De nombreux
ressortissants français sont massacrés et des maisons pillées.
HO
CHI MINH
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Hô
Chi Minh appelle tout le peuple vietnamien à se soulever contre
la présence française : « Que celui qui a un fusil se serve de son
fusil, que celui qui a une épée se serve de son épée… Que chacun combatte le
colonialisme ! ». C’est le début de la guerre d’Indochine. Elle va durer huit ans.
La France avait engagé sa
parole auprès du Viêt-Nam, dirigé alors par Bao Daï. Elle n’était plus un pays affrontant une rébellion nourrie
par la Chine et l’URSS, elle était la représentante d’un système, le « monde
libre », face à un détachement d’un régime ennemi, le « communisme ».
Général
CATROUX
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Et le général Catroux, ancien gouverneur général de l’Indochine, d’écrire
dans Le Figaro du 21 juillet 1953 : « Il n’est pas en effet loisible à la
France de rompre à sa convenance le combat, parce que la guerre d’Indochine
n’est pas seulement sa guerre contre le seul Hô Chi Minh, mais celle du monde
libre, auquel elle est liée, contre le communisme ».
Dès le début de ce conflit,
les communistes français n’eurent de cesse de procéder à une critique et à
une condamnation de cette « sale guerre » qu’ils
appréciaient, à l’instar d’Étienne Fajon
« comme une guerre injuste, réactionnaire, menée contre la liberté d’un
peuple ». Dès lors, tout fut mis en œuvre pour venir en aide au
« peuple vietnamien opprimé » et la consigne émise par la
direction centrale du PCF : « Refus de la fabrication, du transport et du
chargement du matériel de guerre destiné à l’Indochine »,
immédiatement appliquée, notamment par les syndicalistes de la CGT.
La presse communiste
devenait quotidiennement plus incisive en stigmatisant à outrance la
présence française en Indochine, la qualifiant de « poison colonialiste »
et Léon Feix d’écrire dans L’Humanité du 24 mars 1952 : « De
larges masses participeront effectivement à la lutte anticolonialiste dans la
mesure où nous saurons extirper de l’esprit des Français, en premier lieu des
ouvriers, le poison colonialiste »… tandis que Jean-Paul Sartre,
n’avait de cesse de fustiger dans la revue « Temps Modernes »,
« l’action criminelle des soldats français ». Dès lors, les
communistes français allaient, à leur façon, participer activement à ce
conflit…
Dans les usines d’armement,
les armes et les munitions destinées aux soldats de l’Union Française étaient
systématiquement sabotées…
« L’effet retard » des
grenades était volontairement supprimé, ce qui entraînait leur explosion
immédiate dès qu’elles étaient dégoupillées, la plupart du temps, dans les
mains de leurs servants… Les canons des pistolets mitrailleurs et des fusils
étaient obturés avec une balle, ce qui entraînait souvent leur explosion… Les
munitions étaient sous chargées ou ne l’étaient pas du tout… Les obus de
mortier explosaient dès leur percussion ou s’avéraient inertes… Les moteurs des
véhicules de terrains comme ceux des avions subissaient également toutes sortes
de sabotage : Joints de culasse limés et limaille de fer dans les carters à
huile… Ce fut le cas, entre autres, des moteurs de l’hydravion « Catalina »
de la 8F où furent impliqués des ouvriers des ateliers de la base de
Cuers-Pierrefeu… Même le porte-avions d’escorte « Dixmude », n’échappa
pas aux dégradations : Ligne d’arbre endommagé. L’enquête permit d’identifier
le saboteur en la personne du quartier-maître mécanicien Heimburger, membre du Parti Communiste Français.
Tout cela, pourtant, n’était
rien d’autre que de la haute trahison et
les ouvriers comme leurs commanditaires qui envoyaient chaque jour à une mort
certaine des soldats français, auraient dû être traduits devant des Tribunaux
d’exception pour « intelligence avec l’ennemi ».
Ils ne furent jamais inquiétés !
Et cette strophe du poème du
capitaine Borelli, officier de
Légion, adressé à ses hommes morts au combat, prennent ici, un sens particulier
: « Quant à savoir, si tout s’est passé de la sorte, si vous n’êtes pas
restés pour rien là-bas, si vous n’êtes pas morts pour une chose morte, Ô, mes
pauvres amis, ne le demandez pas ! »
Sur les quais, les
aérodromes et les gares tenus par la CGT,
la mobilisation communiste était identique. Les acheminements de troupes et de
matériels subissaient de graves perturbations… Les navires et les trains
étaient immobilisés, les détériorations ne se comptaient plus, les grèves se
multipliaient… À Grenoble, une pièce d’artillerie fut jetée à bas du train. En
gare de Saint-Pierre-des-Corps, à Tours, une militante communiste, Raymonde Dien, devint une héroïne
nationale pour s’être couchée en travers d’une voie. Cette violence atteignit
son point culminant dans la nuit du 2 au 3 décembre 1947. À la suite du sabotage d'une voie ferrée par un commando de la
cellule communiste d’Arras, l'express Paris-Lille dérailla, faisant 16 morts et
30 blessés...
À
bord du « Pasteur »,
transport de troupes qui
faisait
la navette entre l’Indochine et Marseille.
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Quant aux blessés rapatriés,
généralement débarqués de nuit à Marseille (Ndlr.
par le « Pasteur »),
ils étaient acheminés secrètement en région parisienne où ils arrivaient au
matin à la gare de l’Est. Mais cette discrétion ne les épargnait pas des
manifestations hostiles des cheminots CGT.
Les blessés étaient injuriés et frappés sur leurs civières. Un
hôpital parisien qui demandait du sang pour les transfusions sanguines
spécifiait que « ce sang ne servirait pas pour les blessés
d’Indochine » car, à l’Assemblée Nationale, les députés
communistes avaient exigé que « la collecte publique de sang ne soit jamais
destinée aux blessés d’Indochine qui peuvent crever (sic) ». À
Noël un député suggéra qu’un colis de Noël soit envoyé aux combattants
d’Extrême Orient. Une député du PCF s’exclama aussitôt : « Le seul cadeau
qu’ils méritent, c’est douze balles dans la peau ! ».
Par ailleurs, outre les
armes et les fonds adressés régulièrement au « grand frère vietminh »,
des tonnes de médicaments lui étaient également acheminés par l’Union des Femmes Françaises (1) et
l’indignation de nos soldats ne résultait pas tellement de ce que l’ennemi
recevait de la Métropole des colis de pénicilline, mais du fait que, chaque
jour, des soldats français mouraient, faute d’en posséder.
Pour nos soldats enlisés
dans ce conflit, la guerre prenait un parfum amer teintée de colère et de
découragement… La prise de conscience fut rapide et brutale : désormais l’ennemi n’était plus le
Viêt-Minh mais les communistes français...
La fin tragique de la
bataille de Diên Biên Phu scella la
défaite de la France et l'obligea à se retirer de l'Indochine, mais le PCF
demeura actif et poursuivit son action dévastatrice au sein du contingent et de
ses réseaux de « porteurs de valises », durant
la guerre d’Algérie.
José
CASTANO
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Combien
de nos jeunes soldats sont morts sous les balles des communistes français
livrées aux tortionnaires du FLN ?...
José
CASTANO
Courriel
: joseph.castano0508@orange.fr
Note
(1) Issue des comités féminins de
la Résistance,
l’Union des Femmes Françaises est
créée par un congrès le 21 décembre 1944. Elle se révèle rapidement liée au
Parti Communiste Français sous la houlette de Jeannette Vermeersch, qui en fait
pendant les années de guerre froide, une organisation de masse. Elle se
retrouve notamment impliquée dans des actes de sabotages et de découragement à
l'encontre des soldats français lors de la guerre d’Indochine.