HISTOIRE
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Nathan
Rothschild
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1815
- Dans le même temps que la richesse et le pouvoir de la
famille Rothschild s’agrandissaient,
son réseau d’influence prenait de l’ampleur. La famille entra peu à peu en la
possession d’agents stratégiquement
déployés à travers les capitales et centres financiers d’Europe, ce dans le
but de développer un réseau d’information privé. Cet exploit que la famille Rothschild avait accompli en créant son
propre réseau d’agents secrets était basé sur un parfait équilibre entre dur
labeur et stratégies réfléchies.
Ce réseau d’espionnage hors du commun naquit après que les
agents commencèrent à communiquer entre eux au moyen de messages et de
courriers confidentiels. Il ne fallut pas attendre bien longtemps avant qu’un
véritable réseau ne voit le jour, réseau
dont l’efficacité à couper le souffle étendit l’emprise des Rothschild à
l’échelle internationale.
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Un
réseau efficace
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« Les
voitures de Rothschild arpentaient
les routes, les bateaux de Rothschild
voguaient le long des canaux, l’ombre des agents de Rothschild se déplaçaient sans un bruit dans les rues des
capitales. Tous transportaient de la monnaie, des messages ou encore des
courriers confidentiels, et par-dessus tout – des informations exclusives
concernant les plus récents mouvements sur le marché des matières premières et
la bourse. Et il n’y avait de plus précieuse information que celle concernant
Waterloo… » (The Rothschilds,
page 94).
De
la bataille de Waterloo dépendait le futur du continent Européen. Si
la Grande Armée napoléonienne sortait victorieuse de cette bataille, la France
se verrait devenir maître inconditionnel en Europe. Si Napoléon se voyait vaincu, alors l’Angleterre se verrait devenir le
pays le plus puissant d’Europe et se trouverait ainsi en position d’étendre
largement sa sphère d’influence.
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The
Rothschild
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L’historien John Reeves, admirateur incontesté de
la famille Rothschild, révèle à la page
167 de son livre intitulé « The Rothschilds, Financial Rulers of the Nations »,
que l’une des causes du succès de Nathan
Rothschild (1777-1836) était le
caractère secret de toutes ses opérations, ainsi que les manipulations
tortueuses grâce auxquelles il induisait en erreur ceux qui l’observaient le
plus.
D’énormes
fortunes étaient à faire – ou à perdre – à l’approche de la bataille de
Waterloo. La bourse de Londres était alors emplie de traders
impatients de recevoir des nouvelles de cette « Bataille de Géants ».
Si l’Angleterre venait à être vaincue, la livre anglaise sombrerait sous des
dettes colossales. À contrario, si elle venait à écraser Napoléon, la valeur de sa monnaie atteindrait des records.
Alors que les deux armées se
préparent à la bataille, Nathan
Rothschild déploie ses agents aux positions les plus stratégiques, dans un
camp comme dans l’autre, afin de récupérer des informations des plus précises
possible quant à l’avancée du combat. D’autres agents de Rothschild sont également présents sur le terrain afin de s’occuper
du transport des bulletins d’informations jusqu’au « poste de commande
Rothschild » le plus proche.
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Cuirassiers
à Waterloo
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À la fin de l’après-midi du 18 juin 1815, un représentant de Rothschild se précipite à bord d’un
bateau déployé pour l’occasion et navigue en trombe vers un canal qui le mène à
un poste de contrôle de fortune sur la côte anglaise. Il a en sa possession un rapport classé top secret en provenance
des services privés de Rothschild. Ce document concerne le déroulement de
la bataille. C’est ce document qui se trouvera être indispensable à Nathan Rothschild quant à la décision
cruciale qu’il aura à prendre en cette journée de la mi-juin.
Au petit matin du lendemain,
l’agent secret est interrogé à Folkstone par Nathan Rothschild en personne. Après un bref récapitulatif du
rapport, Rothschild se met à nouveau en chemin, cette fois-ci en direction de
la ville de Londres et de sa place boursière.
UNE TROMPERIE QUE LES BOURSICOTEURS APPELLENT UN « COUP DE
MAÎTRE »
À son arrivée à Londres, se
retrouvant noyé parmi les traders spéculant frénétiquement sur les conséquences
économiques de la bataille, Nathan rejoint sa position habituelle à côté de ce
qui sera plus tard appelé le fameux « pilier Rothschild ». Le visage
fermé, sans le moindre sourcillement, le chef de la maison Rothschild donne le signal à ses agents situés aux alentours…
Presque instantanément, ses agents commencent à abandonner des
livres sur le marché. L’arrivée sur le marché de quantités très importantes
de livres en déprécia la valeur. Il ne fut pas nécessaire d’attendre bien
longtemps pour voir la devise anglaise s’effondrer totalement.
Nathan
Rothschild ne s’éloigna pas de son « pilier » de toute la
durée de l’opération, le visage toujours figé, sans entamer aucun mouvement qui
puisse le trahir. Il continua à vendre, et à vendre encore. La livre continua
sa dégringolade, et dans la salle, le bruit commença à tourner : « Rothschild
sait… Rothschild sait… Wellington a perdu la bataille !... » (Ndlr. Le Bulletin de victoire de
Wellington n’était pas encore parvenu à Londres et Nathan Rothschild faisait
donc croire à une défaite britannique à Waterloo tout en sachant que la
bataille était gagnée).
La
vente se fit alors dans un mouvement de panique,
alors que tous se précipitaient pour se débarrasser de leurs livres sans valeur
en échange d’or ou d’argent dans l’espoir de conserver ne serait-ce qu’une
partie de leur richesse. La livre continua sa chute effrénée, et après quelques
heures de ventes incessantes, se trouva ruinée. Elle ne se vendait plus que contre cinq centimes de dollar.
Nathan Rothschild, moins
expressif que jamais, est alors toujours adossé contre son pilier. Il continue
de donner des ordres à ses agents, mais ses signaux ont changé. Ils ont changé
de manière si subtile que seuls ses agents surentraînés se trouvent en mesure
de s’en apercevoir. Immédiatement, une
douzaine de ses agents se précipite vers le guichet et achetèrent toutes les
livres disponibles pour une bouchée de pain !
UNE TROMPERIE QUI RAPPORTE
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20
fois la mise
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Ce ne fut que peu de temps
après que la « nouvelle de la victoire » se fit savoir dans la capitale
Anglaise. L’Angleterre était devenue
maître incontesté en Europe.
En l’espace de quelques
secondes, la livre vit sa valeur flamber jusqu’à atteindre des sommets, dans le
même temps que les esprits commençaient à réaliser l’impact qu’aurait cette
victoire sur l’économie.
Napoléon
avait rencontré son Waterloo. Nathan avait acheté son contrôle sur l’économie
Anglaise. En l’espace de quelques heures, sa fortune avait été multipliée par
plus de vingt (Ndlr. Un gain de plus de 30 millions de livres). ■