TRIBUNE LIBRE
C’est ensuite l’entretien du commander de
l’OTAN en Europe, publiée dans le Guardian. Le général en chef affirme que
« ISIS » (Daech) est un cancer qui prolifère au sein des
migrants. Lui ne s’embarrasse pas des éléments de langage daechiens de notre
ex-ministre des Affaires étrangères…
Troublante révélation qui s’accompagne d’une
accusation contre la Russie et la Syrie, qui seraient les responsables de cette
vague migratoire. Les grands principes rhétoriques qui régissent le monde
anglo-saxon depuis trois siècles n’en finissent plus d’en finir.
Au nom
du « choc des civilisations »,
l’islamisme a d’abord été une arme pour affaiblir l’URSS et ses
satellites :
indépendance des républiques musulmanes du Sud, retrait d’Afghanistan,
effondrement des régimes laïcs arabes en Irak, en Libye, en Syrie en sont
autant de manifestations. Pour cela, il faut un islam extrémiste ami (qui
contrôle les masses et effraie les ennemis) mais pas trop (qui ne fait pas
sauter nos buildings) : c’est
l’invention de l’islamisme modéré, du halal sans harissa.
Mais les États-Unis, puissance ultramarine,
sont aussi, à l’échelle de leur continent – et c’est tout leur paradoxe -, un hinterland. Accueillants chez les autres, ils le sont moins chez eux. En
témoigne le mur pharaonique sur leur flanc sud et les habitants locaux
constitués en milices armées pour bloquer l’immigration économique des
Mexicains. Qu’on imagine la même chose à
Calais…
Nos migrants à nous ont un tout autre visage.
Majoritairement des hommes jeunes, majoritairement originaires de pays en paix,
et parmi eux entre 3.000 et 5.000
combattants islamistes. Ceux qui hurlent contre l’ennemi d’il y a 70 ans sont
tétanisés par celui d’aujourd’hui.
Un
collabo, c’est juste quelqu’un qui a une guerre de retard. Cette guerre ne
ressemble pas à leur idéal à la Che Guevara. Alors, on lutte « contre le terrorisme ». Le
bourgeois aime le terroriste. C’est un ennemi qu’on ne peut pas nommer. Cela
peut être n’importe qui pour n’importe quoi. Tout le monde peut devenir
terroriste.
Quelle
plus belle illustration pouvait nous offrir notre Président ? La livraison à
l’Arabie saoudite des armes qui étaient destinées au Liban (en majorité
relative encore et toujours chrétien), avec une Légion d’Honneur en prime.
Cette Arabie saoudite dont on nous dit qu’elle va lutter, au côté de son frère
ennemi ottoman, contre ceux qu’elle soutient et finance depuis trente ans. La
vérité est que Turcs et Arabes vont se subroger à l’État islamique, qui n’était
que le faux nez de leur conquête, libérant autant de soldats perdus qui
pourront propager ailleurs leur djihad.
Au milieu de cette cacophonie, une petite
voix commence à se faire entendre, à bas bruit, mais bien vivante comme chaque
fois que le danger approche : celle
de l’Armée. Ceux qui se taisent
beaucoup sont souvent très écoutés.
Si la
classe politique ne produit pas un Gambetta ou un Clemenceau à la mesure des
événements qui se développent, un jour ou l’autre, à la faveur des épreuves, un
nouveau chef émergera des rangs de l’Armée.
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« À genou les Hommes, debout les Officiers ! »
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