PATRIMOINE DE FRANCE
AJACCIO,
ÉLÉGANTE CITÉ CHARGÉE D’HISTOIRE
La fondation de la ville génoise d'Ajaccio date de 1492. La Corse est alors sous l'autorité de la Banque génoise de Saint-Georges. L'architecte milanais, Cristoforo de Gandino, est envoyé de Gênes pour réaliser les plans de la ville.
On abandonne alors l'ancienne cité épiscopale d'Adjacium, trop exposée aux incursions barbaresques (encore eux ! Ndlr) comme aux épidémies dues aux eaux stagnantes. (Attention aux amalgames Re-Ndlr)
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La baie d’Ajaccio
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En même temps, se développe la ville qui loge, alors, sept cents habitants. Les maisons génoises sont simples, à un étage. La toiture est en ardoise et les façades sont percées d'ouvertures étroites. Elles étaient parfois colorées selon la tradition ligure (teintées en terre naturelle) ou recouvertes de chaux.
De la fin du XVIe au début du XVIIe siècle, les constructions d'édifices religieux se succèdent : la cathédrale, et les églises de San Rucchellu, Saint-Érasme (ancienne église des Jésuites) et Saint-Jean-Baptiste. L'édification de la maison natale de Napoléon, rue Saint-Charles, a été commencée au milieu du XVIIe siècle.
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Armoiries d’Ajaccio
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En 1575, le Sénat de Gênes a concédé à la cité d'Ajaccio des armoiries « d'azur à la colonne d'argent surmontée des armes de Gênes, accostée de deux lévriers blancs » avec la légende circulaire : « Ainsi les Ajacciens envers la république de Gênes ».
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, ces armoiries furent modifiées en signe d'indépendance à l'égard de Gênes. (Source)
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, ces armoiries furent modifiées en signe d'indépendance à l'égard de Gênes. (Source)
LA CITADELLE
La citadelle est une silhouette familière aux Ajacciens. À l'heure, où elle semble n'être qu'une coquille quasiment vide, il n'est pas inutile de rappeler son histoire. La fondation de cette fortification, qui n'était à l'origine qu'un modeste château, fut l'élément déterminant qui, à partir de 1492, permit à la jeune cité d'Ajaccio de s'imposer comme la principale ville du Delà des Monts. De nombreux documents d'époque, pour la plupart édités par Jean Cancellieri, Noël Pinzuti et Antoine-Marie Graziani, permettent de reconstituer le contexte historique.
Tout commence en 1483. À cette date, l'office de Saint-Georges reprend le contrôle de la Corse. L'office est une puissante institution financière, composée d'hommes d'affaires génois, à qui Gênes avait confié, dès 1453, l'administration de l'île.
Soucieux de faire fructifier sa possession, il doit soumettre les contre-pouvoirs locaux et disposer de points d'appui sûrs. D'où l'idée d'installer un site fortifié portuaire. Après quelques hésitations entre les golfes de Sagone et d'Ajaccio, le choix se porte sur ce dernier site.
LE TEMPS DES PROJETS
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La Citadelle
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LA FONDATION
Le 15 avril 1492, les ouvriers génois débarquent pour dégager le site et entreposer les matériaux de construction. Le 30 avril, la première pierre du château est posée. Le bastion est achevé le 5 mai (Hasard : date anniversaire de la mort de l’Empereur, Ndlr). En novembre, elle est dotée de pièces d'artillerie.
Ajaccio se résume alors à une tour carrée d'une dizaine de mètres de haut, entourée de baraques où sont cantonnées les troupes, le tout protégé par un système de fossés et une enceinte bastionnée.
Dès 1494, la place joue son rôle et accueille les troupes envoyées pour mater les féodaux. Le site semble attractif puisque le lieutenant du Delà le préfère souvent à sa résidence habituelle de Vico, pendant que plusieurs soldats de la garnison et même des « principali » corses fidèles de Gênes comme les Ornano ou les Pozzo di Borgo, achètent des concessions près du château pour y bâtir des maisons.
Ces modestes édifices, entourés d'un jardin potager ou même d'écuries, s'organisent progressivement autour d'un axe principal qui deviendra plus tard le Carrughju drittu (actuelle rue Bonaparte).
En 1502, l'agglomération est suffisamment développée pour que l'office la fasse entourer de murailles qui courent depuis le château jusqu'à l'actuelle place du Diamant, délimitant ainsi l'espace à urbaniser. (Source)
LA MAISON DES BONAPARTE
En 1840, Flaubert écrivait dans Le Voyage en Corse : « Il y a à Ajaccio une maison que les hommes qui naîtront viendront voir en pèlerinage ; on sera heureux d'en toucher les pierres, on en gravira dans dix siècles les marches en ruine, et on cueillera dans des cassolettes le bois pourri des tilleuls qui fleurissent encore devant la porte, et, émus de sa grande ombre, comme si nous voyons la maison d'Alexandre, on se dira : c'est pourtant là que l'Empereur est né ! ».
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La maison de Napoléon
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Par le jeu des alliances et des héritages, la Casa Bozzi passa entièrement aux mains des Bonaparte qui, désormais, prit ce nom. En 1764, Charles-Marie Bonaparte épousa la jeune Letizia Ramolino et s'installa avec elle dans la demeure familiale. Napoléon, Lucien, Louis, Jérôme, Elisa, Pauline et Caroline naîtront successivement en ces lieux. Seul Joseph naquit à Corte. Après le décès de son époux en 1785, Letizia continua à élever ses enfants dans cette demeure.
Suite à un exil sur le continent de 1793 à 1796 dû au ralliement de la famille à la République, Letizia rentra à Ajaccio fin 1796 et procéda à des travaux d'agrandissement et de remeublement de la maison qui avait été pillée par les troupes paolistes.
Elle quitta pour toujours sa demeure d'Ajaccio en juillet 1799. Le général Bonaparte y passa quelques jours à son retour d'Égypte en 1799. Il ne devait plus revenir en Corse. (Source)
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Statue de l’Empereur
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Musée Napoléon à
Ajaccio
Visite touristique