mardi 26 janvier 2016

Plaidoyer pour l’Amérique et l’OTAN – par le Général (2S) Roland DUBOIS

ARMÉE
Cette alliance a été conclue à une époque où la menace soviétique était réelle. Mais d’autres se font jour et l’Occident est toujours l’ennemi désigné.



Je constate depuis des années une prolifération de textes violemment anti-américains dont trop souvent l’argumentation se limite à une accumulation de mensonges, d’outrances, d’approximations historiques, d’éructations haineuses.

C’est l’antienne des suppôts de l’ultra gauche qui toléraient si bien il y a peu les excès communistes, mais aussi d’un certain nombre de soutiens du FN ; ce qui me surprend davantage. Si on les suit, le principal virus responsable de la mauvaise santé du monde, de l’Europe en général et de la France en particulier, ce sont les États-Unis ; et aussi de toutes ces « officines » qu’ils contrôleraient : ONU, OTAN, FMI, OMC, UE même.

En ce moment c’est notre appartenance à l’OTAN qui cristallise les critiques. Je les résume : l’OTAN, sous la coupe des USA, est nuisible, nous maintient dans un état de subordination, et présente un risque car ce traité peut nous entraîner dans des conflits que nous ne voulons pas. Enfin et surtout, il nous empêche d’avoir une défense indépendante.

Cette alliance a été conclue à une époque où la menace soviétique, contrairement à ce que certains minimisent maintenant qu’elle est écartée, était réelle. Si les USA chapeautaient l’alliance, c’était parce qu’ils en étaient le principal bras armé ; et ils étaient, de très loin, le principal contributeur financier à la défense commune. Quoi de plus normal alors. Cette menace semble avoir disparu ; du moins à court et moyen terme. Mais d’autres se font jour et l’Occident est toujours l’ennemi désigné. Une alliance est-elle superflue ?

Certains regrettent le « bon vieux temps » quand le général De Gaulle avait retiré la France de l’OTAN. Là encore ignorance et caricature. Nous ne sommes jamais sortis de l’OTAN, même sous De Gaulle. La France n’était plus dans le commandement intégré, ce qui est très différent. Et il est vite apparu aux militaires que c’était une contrainte qui nuisait à notre propre efficacité car nous étions incapables de remplir seuls toutes les fonctions majeures d’une armée moderne, en particulier, mais pas seulement, dans les domaines de la logistique, du renseignement et de l’appui feu, terrestre ou aérien. En réalité nous avons toujours hypocritement continué à collaborer, à utiliser les mêmes procédures, à bénéficier des renseignements alliés donc principalement américains. Ces faiblesses majeures demeurent aujourd’hui. Le retour dans le commandement intégré n’a rien changé à notre « dépendance », mais a facilité l’exercice du commandement et la collaboration avec les alliés. Alors oui, comme nous ne sommes plus une grande puissance, l’OTAN, à défaut d’un autre système d’alliance plus adapté qui reste à imaginer, demeure nécessaire. Si l’Europe, globalement plus riche que les USA, s’était décidée à prendre réellement en main sa défense, c’est dans ce cadre que cela aurait pu se faire. Ce n’est pas le cas. Il n’y a plus aucune armée digne ce nom en Europe (la France est seulement parmi les moins mal nantis), et une somme de faiblesses ne fait pas une force.
Les Américains nous ont « sauvé la mise » trois fois dans le siècle : première et deuxième guerre mondiale et guerre froide.

Quant à l’argument que l’OTAN pourrait nous entraîner dans des guerres décidées ailleurs, je rappelle que l’OTAN est une alliance défensive contre une attaque qui viserait l’un quelconque de ses membres. Et nous nous en sommes très bien portés durant toute la période de guerre froide. Car imagine-t-on un instant que les seules armées européennes, voire la seule armée française, hypothèse envisageable dans l’esprit des contempteurs du traité, auraient pu empêcher la guerre froide de se changer en guerre chaude ? Et quand les USA sont intervenus en Irak, à part la Grande Bretagne, aucun des autres pays de l’OTAN ne les a suivis, pas même le Canada si proche d’eux à tous égards. Alors, contrainte automatique de l’OTAN ?

Enfin on entend que « réintégrer l’OTAN » c’était renoncer à notre totale indépendance militaire. À part quelques très grands pays, et encore à des degrés divers, aucun n’a les moyens d’une totale indépendance militaire. Et cela restera ainsi demain pour la France, même si nous consentons enfin à augmenter le budget de la défense.

Je rappelle aussi que la France n’a été contrainte par personne pour signer dans tous les domaines tous les traités qui la lient ; si certains lui paraissent maintenant contraires à son intérêt, elle peut les renégocier ou les dénoncer; mais, je l’espère, pas sur un coup de tête ; seulement après en avoir bien mesuré les conséquences.

D’une façon générale, l’anti-américanisme primaire, systématique et sans nuance qui surgit de plus en plus, surtout chez des personnes engagées aux deux bords de l’échiquier politique, est pour moi à la fois incompréhensible et en grande partie infondé et injuste. Il ne s'agit pas d'être par principe toujours d'accord avec tout le monde, et avec les Américains pas plus qu'avec d'autres. Mais avec eux cela prend un caractère un peu étrange. Nous sommes d'autant plus vifs à leur égard que nous savons qu'ils ne nous mordront pas. Il faut dire que l'Amérique est bien commode.
Nous aurons besoin de tous dans le combat qui s’annonce contre la menace islamique. Russes et Américains compris.

Elle est dominatrice dit-on. Sans doute; mais c'est une domination assez « soft » me semble-t-il, car elle supporte les remarques, les critiques, et même les méchancetés pures et injustes. Essayons d'imaginer ce que notre sort, et notre comportement, auraient été si la guerre froide s'était conclue à l'avantage de l'Union Soviétique. Certains lui disputent même son statut de démocratie en oubliant que c’est peut-être le seul grand pays occidental qui n’a pas connu de régime autoritaire depuis sa création. Et nous Européens sommes mal placés pour porter ce genre de jugement. Les deux tyrannies les plus sanglantes de l’histoire humaine, nazisme et communisme, sont nées chez nous au 20ème siècle.

Quand ils ne sont pas là les Américains sont espérés. Pourquoi ne viennent-ils donc pas? Voir les affaires pas si lointaines de Bosnie et du Kosovo où 380 millions d'Européens n'ont rien pu faire tant que 280 millions d'Américains ne sont pas venus à leur secours parce qu'ils avaient peur de 9 millions de Serbes. Il y avait là quelque chose d'indécent. Mais quand ils sont là, ils sont trop là. Ils se mêlent de tout. Pour le dollar c'est pareil. Monte-t-il? Les Américains laissent volontairement monter leur monnaie pour nous faire payer plus cher nos importations. Baisse-t-il? Encore un coup des Américains qui veulent nous tailler des croupières sur les marchés à l'exportation. Ces raisonnements simplistes perdurent malgré l’Euro.

Personnellement je voudrais mettre à leur crédit qu’ils nous ont « sauvé la mise » trois fois dans le siècle : première et deuxième guerre mondiale bien sûr, ce que peu contestent à part certains qui n’y voient que mercantilisme égoïste et désir de « castagne ». Mais aussi c’est à eux que, pour l’essentiel, on doit l’aboutissement heureux de la guerre froide dont les Européens seuls auraient été bien incapables d’éviter la transformation en guerre tout court.

Vraiment, s'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer.

Un peu de mesure dans les jugements portés sur les États-Unis ne nuirait pas. Ils ont des défauts ; comme les autres. Ils font des erreurs ; comme les autres ; elles sont simplement plus graves parfois parce qu’ils sont puissants. Mais on peut être critique sans être hostile. On ne va pas se les mettre à dos ; on ne s’en remettrait pas.  Et il ne faudrait pas oublier que si la Russie peut être aujourd’hui comptée parmi les alliés du monde libre, c’est grâce aux États-Unis qui ont mis à bas l’empire communiste.

J’espère que la menace islamique va nous mettre tous d’accord sur l’essentiel. Nous aurons besoin de tous dans le combat qui s’annonce ; Russes et Américains compris. Pas la peine de s’inventer des ennemis ; nous allons avoir ce qu’il faut.

La décadence

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