EUROPE
La Commission de Bruxelles se dirige
vers un rétablissement pour deux ans des contrôles aux frontières
intérieures. Cela constituerait une suspension de facto de Schengen
de la Grèce.
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La crise des migrants n'en
finit pas. Il y a eu 47 000 nouvelles
arrivées en Grèce depuis janvier. La Commission européenne tire la sonnette
d'alarme pour critiquer Athènes qui « ne sait pas garder efficacement ses
frontières ». La Commission a envoyé en novembre ses experts
inspecter les îles de la mer Égée ainsi que la frontière terrestre avec la
Turquie occidentale et leur rapport a été adopté ce mercredi.
Même s'il est confidentiel,
on sait que le rapport des experts n'est pas tendre avec les autorités grecques.
La Commission confirme par exemple ce qu'on savait déjà, à savoir que les empreintes digitales des migrants ne
sont pas automatiquement jointes à leur dossier. C'est une pratique qui
permet à la Grèce d'échapper à ses obligations d'accueil : selon les règles
actuelles, les réfugiés sont en effet contraints de demander l'asile dans leur
pays d'entrée dans l'UE.
Plus grave encore, la
Commission affirme ouvertement que l'authenticité des documents d'identité
n'est pas systématiquement vérifiée ; ou encore que les informations
ne sont pas non plus systématiquement passées au crible des bases de données
comme celles d'Interpol ou du Système d'Information Schengen.
L'adoption de ce rapport par
la Commission ouvre la porte à un rétablissement pour deux ans
des contrôles aux frontières intérieures ce qui n'est possible
normalement qu'en cas de menaces pour l'existence même de l'Union européenne. Cela constituerait une suspension de
facto de Schengen de la Grèce alors que celle-ci clame
qu'elle a fait de nets progrès depuis que l'inspection a eu lieu.