Une formidable progression qui se
confirme à chaque élection.
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our le Front National, l’année qui s’écoule aura été riche en
émotions. Une année marquée à la fois par l’exclusion de son fondateur,
Jean-Marie Le Pen, mais également par de bons résultats électoraux. En rassemblant
près de 7 millions d’électeurs au second tour des régionales, le FN enregistre
un résultat historique. Sans être parvenu toutefois à remporter une seule
collectivité.n
Le
bilan est paradoxal. D’un côté, le FN n’est pas parvenu à
décrocher la moindre présidence de collectivité. C’est là un « échec
relatif » pour sa présidente, Marine Le Pen, qui tablait sur des
victoires dans quatre à cinq régions. Mais, malgré ce revers, la formation poursuit sa progression.
Près de 7 millions de personnes se sont portées sur ses candidats au second
tour des régionales. C’est là un résultat
historique. Jamais le Front national n’avait rassemblé autant d’électeurs.
« Incontestablement le
Front national élargit considérablement son audience et son influence dans la
société française », explique Jérôme Fourquet,
directeur du département Opinions de l’Ifop. « Autre point de
satisfaction qui va dans le sens de la stratégie de long terme suivie par
Marine Le Pen : l’implantation locale fonctionne puisqu’on s’aperçoit que
ce parti, aux élections départementales, a conquis les cantons rattachés aux
communes gagnés l’année dernière et qu’aux régionales, les listes frontistes
ont fait des scores spectaculaires et en progression dans ces mêmes
villes. »
Le
FN compte désormais 420 conseillers dans les régions et les
départements. Un nombre d’élus en nette augmentation qui devrait permettre à
Marine Le Pen de réunir cette fois sans soucis les 500 parrainages requis pour se présenter à l'élection
présidentielle.
Une
exclusion sans conséquence
L’éviction
de Jean-Marie Le Pen n’aura pas porté préjudice au FN. Au
contraire, cela lui aura même permis de gagner des voix lors des régionales. Quoiqu’il
en soit, cette exclusion restera comme l’un des moments marquants de l’année
écoulée. Le 20 août, Jean-Marie Le Pen prenait la porte du parti qu’il avait
cofondé en 1972. Exclu pour ses propos sur les chambres à gaz, sur le maréchal
Pétain et pour s'en être pris à sa fille Marine, la présidente du parti. Une
exclusion qu'il n’a toujours pas digérée.n