Aymeric
Chauprade, député français au Parlement européen.
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a COP 21 se termine et a été l’occasion d’un immense lavage de
cerveau médiatique qui visait à promouvoir le solaire, l’éolien, l’usage
de la biomasse et l’efficacité énergétique. On nous a asséné des reportages sur
le Costa-Rica ou El Hierro, des exemples en aucun cas transposables aux besoins
des pays industriels et des pays émergents.n
On a oublié de nous révéler
la réalité du contre-exemple énergétique allemand : l’Allemagne, même en
décroissance démographique, n’arrivera pas à sortir du nucléaire et du charbon
pour sa production électrique laquelle devra reposer sur des importations ; elle n’arrivera donc pas à décarboner les
secteurs non électrifiés de son économie. Sa production électrique perturbe
déjà les réseaux électriques de tous ses voisins.
La vérité est qu’il est
impossible de subvenir aux besoins du monde en s’appuyant sur les seules
sources définies politiquement comme renouvelables. Paradoxalement, la COP se
sera déroulée dans un pays qui a démontré premièrement que le nucléaire pouvait
faire diminuer durablement et massivement les émissions de CO2, deuxièmement
que le nucléaire est renouvelable lorsque le réacteur Phénix recycle quatre
fois son combustible.
Malheureusement, le
nucléaire continue de faire l’objet d’une désinformation de la part de nombreux
médias en Europe. L’exemple de Fukushima est éclairant : l’accident a été
associé aux 20 000 victimes d’un tsunami, alors même que les populations n’ont
pas reçu de doses significatives de radiations, seulement quelques
millisieverts, c’est à dire bien en-deçà du seuil de risque. Les rejets de la
centrale japonaise ne perturbent pas la radioactivité naturelle de l’océan,
mais ceci n’a pas été audible car la radioactivité naturelle reste un tabou
dans nos établissements scolaires. Enfin la surface de la zone évacuée au Japon
devrait être comparée à la surface rendue inconstructible par les éoliennes et
les mines de lignites. La superficialité du traitement médiatique est trahie
aussi par l’amalgame fait entre la centrale de Fukushima et nos réacteurs
français. Le simple examen du système physique montre pourtant trois différences importantes :
l’écoulement du réfrigérant, la neutralisation de l’hydrogène en l’absence
d’électricité, et la filtration des rejets.
La conclusion objective est
que nos réacteurs, dont la sécurité a de surcroît évolué depuis leur
construction, n’auraient pu provoquer un accident similaire. Si donc des
réacteurs datant des années 60 ne provoquent pas de victimes des radiations, on peut être confiant dans les nôtres.
Toute argumentation non
antinucléaire reste cependant interdite en France : le remarquable film « La
promesse de Pandore » qui décrit le parcours d’écologistes
américains convertis au nucléaire n’a ainsi trouvé aucun distributeur en
France.
Quatre
grands climatologues sont venus nous rappeler que seul le déploiement du
nucléaire peut résoudre le problème climatique.
Pratiquement, il s’agirait de construire dans le monde 2000 réacteurs REP et
CANDU en 20 ans, puis 12 000 surgénérateurs entre 2040 et 2100. À côté d’un
déploiement raisonnable de l’éolien et du solaire, le réchauffement serait
ainsi limité à la fourchette 2,4 à 2,8°C. Pour descendre encore plus bas, entre
2,0 et 2,4 °C, il faut des émissions négatives, c’est à dire stocker
massivement du CO2 issu de la combustion de la biomasse, approximativement la
masse que l’on extrait du combustible fossile aujourd’hui. Et c’est une autre
affaire compte-tenu de la croissance de la population mondiale !n