Une maternité
désaffectée du XIIe arrondissement de Paris a été "réquisitionnée" de
dimanche à mercredi par Droit au logement (DAL) et Jeudi Noir pour
"accélérer le processus" de réquisitions lancé par la ministre du
Logement Cécile Duflot, selon les deux associations.
Mercredi
vers 20H30, les manifestants quittaient les lieux après avoir obtenu
satisfaction de leurs revendications, a indiqué à l'AFP le porte-parole du DAL
Jean-Baptiste Eyraud.
Peu
avant, le ministère du Logement avait annoncé à l'AFP avoir "ajouté la
clinique à la liste des réquisitions en cours" de logements vides, ainsi
que le demandaient les militants et la maire PS du XIIe, Michèle Blumenthal.
"C'est
ce qu'on voulait. On suspend l'occupation", a déclaré M. Eyraud, jugeant
"essentiel que l'immeuble, manifestement abandonné par son propriétaire,
soit réquisitionné".
De
source policière, une cinquantaine de personnes se trouvaient dans le bâtiment,
notamment les membres de douze familles. La police n'est pas intervenue.
Une
banderole jaune avec le logo du DAL avait été accrochée sur la façade avec les
mots "Des logements, pas des hôtels".
Le
bâtiment de cinq niveaux compte une quarantaine de chambres, a précisé M.
Eyraud. Selon les informations fournies par le cadastre, a dit le porte-parole
du DAL, cette maternité désaffectée depuis "quelques années appartient à
différentes sociétés du groupe BNP Paribas".
Cette
"réquisition citoyenne" (Ndlr.FPI-Le Gaulois. Traduisez «occupation
illégale») visait, selon le DAL, à "accélérer le processus" de
réquisitions, annoncé à l'automne par Cécile Duflot mais peinant à se
concrétiser en raison d'une procédure longue et complexe.
Au
cabinet de la ministre, on indique avoir "lancé les premières procédures
de réquisition d'un certain nombre d'immeubles vides, qui seront menées à terme
dans les délais prévus (...) pour que dès la fin de la trêve hivernale (le 31
mars), on puisse utiliser des immeubles vides".
"On
est dans les temps, ça donnera des résultats au printemps", selon la même
source, qui rappelle qu'entretemps, des bâtiments publics sont déjà utilisés
pour le logement d'urgence, permettant ainsi de répondre à 100% des demandes
adressées au Samusocial.
Pour
la maire du XIIe Michèle Blumenthal, "si le recours à des occupations
illégales ou des squats ne peut constituer une méthode acceptable, l'enjeu que
représente l'hébergement de centaines de familles aujourd'hui en grande
précarité appelle une réponse ambitieuse et déterminée de la part des pouvoirs
publics".
Avec
AFP