Depuis plusieurs mois,
deux associations se disputent la gestion du lieu de culte musulman
d'Épinay-sur-Seine, du coup menacé de fermeture. L'électricité a été fermée et
l'eau vient d'être coupée. Vous voyez qu’il y a tout de même des bonnes
nouvelles !
Il
y a du rififi aux portes d'une mosquée de Seine-Saint-Denis. Depuis
plusieurs mois, deux associations se disputent la gestion du lieu de culte
musulman d'Épinay-sur-Seine, qui pourrait, du coup, fermer ses portes. Depuis
novembre, les lieux n'ont plus d'électricité et, depuis quelques jours, c'est
l'eau qui a été coupée.
Querelle de minarets
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Cette
situation est liée à un contexte pour le moins électrique entre deux structures
qui veulent chacune avoir la main sur la mosquée. Il y a d'un côté l'Organisme
de gestion de la mosquée d'Épinay (OGME), émanation de la Grande Mosquée de
Paris, et, de l'autre, l'Union des associations musulmanes d'Épinay-sur-Seine
(UAME). La première est officiellement chargée de la gestion à la suite d'une
convention passée avec la mairie, propriétaire des locaux. Pour son
responsable, Aïssa Nakkes, les fidèles en sont là aujourd'hui à cause de cette
autre structure qui veut lui ravir le pouvoir. «Ils sont seulement une
quinzaine de personnes», dit-il. Et ce petit groupe qui, lui, prétend regrouper
500 personnes, joue les grains de sable en déposant des recours, en manifestant
dans la rue. L'UAME est même accusée d'organiser des collectes parallèles aux
portes de la mosquée pour récupérer les dons des fidèles. «En une année, ils
ont obtenu 160.000 euros! Or on s'acquitte des charges avec l'argent des
fidèles», se désole Aïssa Nakkes.
La commission de sécurité devrait fermer
les lieux
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Du
coup, les factures d'électricité n'ont pas été payées, à hauteur de 74.000
euros. EDF a donc fini par couper le courant, obligeant le maire de la ville,
Hervé Chevreau (DVD), à réagir. Car qui dit absence d'électricité, dit absence
de chauffage et risque de gel pouvant endommager les canalisations. Par
précaution, l'édile a donc coupé l'eau, il y a quelques jours. Les fidèles qui
priaient déjà dans le noir sont donc aussi privés de l'usage des sanitaires.
Cette
situation qui, dit-elle, pénalise les musulmans pratiquants est liée à
l'attitude du maire, selon l'OGME. «Il intervient dans la gestion de la
mosquée. Il refuse l'imam que l'on soutient. Les fidèles devraient choisir leur
représentant. «Notre combat est un combat pour la liberté de culte. C'est
tout ce que l'on demande», rectifie son responsable, Nabil Abdellaoui. Une
accusation que conteste l'élu, qui réfute toute ingérence dans les affaires religieuses.
Mais Nabil Abdellaoui persiste: «Hier, on était des gens bien. Aujourd'hui, on
nous taxe d'intégristes, de salafistes ! L'imam que l'on soutient et qui est
depuis quinze ans sur la ville est soudain taxé de prêcher un islam archaïque.
On nous traite de violents, on nous accuse de tous les maux, même d'organiser
des quêtes parallèles, alors que c'est une autre association qui le fait!»,
dit-il.
Ce sont les fidèles
qui, les premiers, devraient faire les frais de cette «querelle de minarets».
La commission de sécurité, qui devrait prochainement passer, ne pourra, à
l'évidence, faire autrement que de fermer les lieux, devenus trop dangereux. (Ndlr.FPI-Le
Gaulois : « Parfait ! »)
Le Figaro