Des salafistes ont
attaqué jeudi le bar d'un hôtel à Sbeitla et tenté de mettre le feu à
l'établissement situé au cœur de cette localité du centre-ouest de la Tunisie,
ont indiqué des témoins et la police.
"Une
quinzaine d'hommes se sont attaqués à l'hôtel +Le Capitole+, ont saccagé le
hall, détruit des bouteilles d'alcool, et à défaut d'incendier l'hôtel, ils ont
mis le feu à un véhicule en stationnement devant l'établissement", a
indiqué une source de sécurité.
Les
assaillants, qui portaient la barbe et étaient armés de gourdins et de haches,
ont menacé et insulté les clients les qualifiant d'"apostats", ont
indiqué des témoins, qui n'étaient pas en mesure de préciser si l'attaque a
fait des victimes parmi les clients ou le personnel du bar qui s'est interposé.
Ils
ensuite quitté les lieux avant l'arrivée de la police, selon les témoins.
Des
colonnes de fumée se sont répandues dans le centre de Sbeita, ville
archéologique située à environ 60 km de son chef-lieu, Kasserine, où les forces
de sécurité tunisiennes traquaient depuis lundi un groupe armé responsable
d'une attaque ayant coûté la vie à un gendarme.
Aucun
commentaire n'a pu être obtenu jeudi soir auprès du ministère de l'Intérieur.
L'attaque
de Sbeitla, est la deuxième du genre depuis celle ayant visé en septembre
dernier un hôtel à Sidi Bouzid (centre-ouest).
Une
cinquantaine de salafistes djihadistes avaient alors fait irruption le 3
septembre dans un hôtel, chassant les clients du bar de l'établissement en
détruisant des quantités de bouteilles d'alcool aux cris de "Allah
Akbar" (Dieu est le plus grand), "al-Charab haram" (l'alcool est
pêché).
Un
groupuscule salafiste avait ensuite revendiqué l'attaque contre l'hôtel dont le
bar était le dernier point de vente légal d'alcool à Sidi Bouzid, berceau de la
révolte de décembre 2010-janvier 2011.
Une
enquête avait été ouverte mais les médias se sont inquiétés de l'impunité dont
jouissaient les salafistes responsables de plusieurs de violences, dont
l'attaque de l'ambassade américaine le 14 septembre.
Avec
AFP