« Nicolas Sarkozy veut
furieusement prendre sa revanche sur le destin qui l’a privé d’un second mandat
où son immense talent aurait pu s’épanouir à loisir… sur les Français, ingrats,
qui ne l’ont pas réélu… et surtout sur ses « amis de l’UMP » qui
ne l’ont pas assez soutenu. »
Entretien avec
Yves-Marie Laulan
Votre
livre est un véritable réquisitoire contre Nicolas Sarkozy…
Il
a fait croire aux Français qu’il allait redresser notre pays alors qu’il
l’enfonçait encore davantage. Il n’a vécu que par et pour l’image,
les « coups » médiatiques et les sondages. Il a été un magicien de
l’illusion médiatique, vivant dans l’instant, sans vision d’ensemble ni projet
de long terme. Était-il vraiment fait pour être président de la
République ? Il incarne
malheureusement à la perfection tous les travers de l’homme politique de notre
temps.
Vous
dressez un constat radical des « années Sarkozy »… N’y a-t-il rien eu de
positif durant celles-ci ?
Tout
a été en trompe-l’œil : la réforme de l’université ? « À côté de la plaque »
: le vrai problème est celui de leur gestion beaucoup plus que le
« faux nez » de leur indépendance… La sécurité ? L’affaire
Neyret, les ripoux de la police marseillaise, le serial-killer Mérah ou encore
l’islamisme radical ont mûri sous le mandat Sarkozy… La réforme de la justice ?
Parfaitement inutile au point d’en être dérisoire, tout en laissant de côté les
vrais problèmes de la justice en France, injuste et partiale, comme jamais au
cours de notre histoire… La réforme de l’école ? Toujours en chantier,
avec inchangés le collège unique et la méthode globale, d’où en grande partie
l’échec scolaire… Les 35 heures ? Malgré un replâtrage, fiscalement coûteux,
elles ont été pieusement conservées… La pénible réforme des retraites laissée
en jachère ? Il va falloir la reprendre très bientôt sous peine de faillite…
Celle de la Sécurité Sociale ? À peine effleurée… Et ne parlons pas, cerise sur
le gâteau, de l’immigration clandestine qui déferle toujours…
Le
chantier des réformes Sarkozy ressemble à s’y méprendre à ces friches
industrielles du régime soviétique : jonchées d’équipements laissés à l’abandon
sous le soleil et la pluie. Oui, Nicolas Sarkozy aura été le champion toutes
catégories des innombrables réformes en trompe-l’œil, toujours entreprises, jamais
achevées, mais médiatiquement présentées devant l’opinion comme de grandes
victoires de l’ex-président. En d’autres
termes, il nous a fait prendre des vessies pour des lanternes. J’en apporte la
démonstration, preuves à l’appui.
Aura-t-il
été pire que ses prédécesseurs… et que son successeur François Hollande ?
Oui,
pire ! Parce qu’il nous a fait perdre 5 années qui ne se rattraperont pas… Dans
peu d’années, l’immigration massive et intense – au rythme infernal de
250 000 entrées par an –remettra en cause, et pour toujours, la survie de
la France, de son histoire, dont elle va être dépouillée, de son identité, de
ses traditions et de ses valeurs… C’est un crime majeur, impardonnable ! Car un
pays peut se relever d’une guerre perdue, on l’a fait ; d’une crise
économique, on l’a vu. Il ne se relève jamais d’une guerre démographique perdue. Et nous sommes en train de la perdre,
largement en raison de l’ineptie, et des mensonges de Nicolas Sarkozy, lequel
passera devant l’histoire comme un des principaux fossoyeurs de notre Patrie.
Un
retour de Nicolas Sarkozy vous semble-t-il envisageable ?
Par
lui-même, certainement. Il ne va vivre que pour cela. Et ceux qui soutiennent
le contraire n’ont rigoureusement rien compris au personnage. Il voudra
furieusement prendre sa revanche sur le destin qui l’a privé d’un second mandat
où son immense talent aurait pu s’épanouir à loisir… sur les Français, ingrats,
qui ne l’ont pas réélu… et surtout sur ses « amis de l’UMP » qui
ne l’ont pas assez soutenu…
Une
des pierres d’achoppement pouvait provenir de l’UMP elle-même
qui se cabrerait contre le chef déchu dans lequel elle ne croirait plus et
déciderait que « cela suffit comme cela » pour regarder ailleurs.
C’est ce qui est arrivé à Valéry Giscard d’Estaing avec l'UDF… À moins que l’UMP n’existe bientôt plus…