La Russie est en
colère et exige des explications d'Ankara après l'interception mercredi soir en
Turquie d'un avion de ligne syrien, qui faisait la liaison Moscou-Damas et qui
comptait à son bord 17 citoyens russes. Le ton monte entre la Russie et la
Turquie, comme en témoignent les commentaires entendus à la télévision russe.
« Une
provocation et une démonstration de force non seulement vis-à-vis de Damas
mais aussi de Moscou » : c’est en ces termes que la chaîne
d’information continue Russie 24 qualifie les agissements des autorités
turques.
Selon
elle, Ankara veut une nouvelle fois accuser la Russie de fournir illégalement
des armes à Bachar el-Assad. Le commentateur de la chaine gouvernementale
poursuit : « Il faut comprendre que ça n’est pas seulement la
position d’Ankara, mais aussi de l’Otan, dont fait partie la Turquie ». Et
de souligner « le cynisme des déclarations d'Ankara, à un moment où les
combattants syriens reçoivent des armes par la frontière turque ».
Les
autorités russes n’ont pas fait de commentaires sur la nature de la cargaison
transportée par l’avion de ligne syrien. Une source dans les services
d'exportation d'armes russes a affirmé qu'il n'y avait « ni armes ni
composants pour des armements ».
De
son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a insisté sur le sort
réservé aux 17 passagers russes, accusant Ankara d'avoir mis leur vie « en
danger » et soulignant qu'ils avaient été confinés plus de 8 heures dans
l'aéroport.
Dans
ce contexte de vives tensions, le Kremlin a annoncé que la visite de Vladimir
Poutine en Turquie initialement prévue lundi, a été repoussée au 3 décembre, avant
de préciser qu’aucune date n’avait encore été arrêtée.
Avec
RFI