samedi 16 décembre 2017

Le Château de Pau : un Monument, une Histoire

PATRIMOINE DE FRANCE

D
ressé au cœur de la ville, face aux Pyrénées, sur un éperon rocheux surplombant le Gave, le château de Pau est le monument emblématique de cette cité et leur évolution est étroitement liée. Château féodal, devenu au fil des siècles palais royal, impérial, national puis musée, le château de Pau offre à ses visiteurs une véritable plongée dans l'histoire locale et nationale.■

L
'architecture du monument témoigne d'une histoire longue de plus de mille ans. Du Moyen-Âge au XIXe, les siècles ont laissé leurs traces sur ses murs et dans ses décors. Nombreuses sont les figures historiques qui marquent ce lieu et au-dessus de toutes les autres, celle d'Henri IV, premier roi de France et de Navarre qui y voit le jour le 13 décembre 1553.

LE CHÂTEAU FÉODAL

L
a première mention connue du château de Pau remonte au XIIe siècle, mais il est probable qu'une fortification a été édifiée dès le Xe siècle sur l'éperon rocheux surplombant le gave de Pau et l'un de ses affluents, le Hédas. Cet édifice était certainement entouré d'une palissade de bois, en béarnais un « pau », terme qui aurait donné son nom à la ville.

Ce premier ouvrage fortifié est progressivement agrandi et renforcé par les vicomtes de Béarn. Trois tours datent ainsi des XIIe-XIIIe siècles : l’actuelle tour Mazères, au sud, haute de 22m30 avec des murs de 1m65 d'épaisseur, la tour Billère à l'ouest et, au nord, le donjon Montauser qui se trouvait alors à l'intérieur de l'enceinte castrale.

LA FORTERESSE DE GASTON FÉBUS

D
ans la seconde moitié du XIVe siècle, le château de Pau est radicalement transformé par Gaston III, comte de Foix et vicomte de Béarn (1343-1391).
Ce personnage hors du commun est passé à la postérité sous la dénomination de « Gaston Fébus », surnom qu'il s'était lui-même choisi, en référence à sa chevelure blonde. Grand seigneur fastueux, amateur de chasse, de musique et de livres, administrateur avisé et fin politique, Gaston Fébus est l'un des acteurs essentiels d'une époque terrible, la guerre de Cent ans.

La Tour de la Monnaie
Ce prince profite des troubles pour augmenter sa fortune et ses domaines, dont il s'efforce de conforter l'indépendance vis-à-vis des rois d'Aragon, d'Angleterre et de France. Il affirmera ainsi ne tenir sa vicomté de Béarn « que de Dieu et de son épée ». Son projet, inachevé à sa mort, de créer un véritable état pyrénéen de Foix jusqu'à Pau, le pousse à une intense activité de bâtisseur : il fait construire ou agrandir plusieurs châteaux sur ses terres pour les protéger de ses ennemis.

Le château de Pau, où pourtant Fébus réside peu, n'échappe pas à ces travaux et se transforme sous son règne en une citadelle imprenable. Influencé par l'architecture civile du milieu du XIVe siècle, comme le Palais des rois de Majorque à Perpignan, l'architecte et maître d'œuvre de Fébus, Sicart de Lordat, choisit la brique, matériau souple et facile à utiliser pour construire le lourd et haut donjon Fébus de 33 mètres de haut et la tour dite aujourd'hui « de la Monnaie », au pied du château. Un système de trois enceintes successives, de glacis et de portes à herses renforce encore le dispositif défensif. Au château de Pau, comme sur les autres constructions béarnaises de ce prince, l'inscription « Febus me fe » (Fébus me fit) témoigne encore de l'apport essentiel du « comte soleil » à ce monument.

LE CHÂTEAU DES ROIS DE NAVARRE

L
a forteresse imprenable voulue par Gaston Fébus est maintes fois remaniée par ses successeurs. Les transformations les plus importantes sont opérées sous le règne de Gaston IV de Foix-Béarn (1423-1472) : il fait coiffer les tours de hautes toitures d'ardoise, surélever le bâtiment sud d'un deuxième étage, percer de nombreuses fenêtres à croisées de pierre surmontées de lucarnes simples que l'on peut toujours observer sur le bâtiment nord. Par son mariage avec Éléonore de Navarre, Gaston IV permet aux comtes de Foix de ceindre une couronne royale : leur petit-fils François Fébus deviendra roi de Navarre en 1480.

La cour du Château
Par ailleurs, il favorise Pau comme capitale du Béarn et en 1512, lorsque Catherine de Navarre et son époux Jean d'Albret sont chassés de Pampelune et se replient sur leurs territoires français, c'est tout naturellement qu'ils y trouvent refuge. Devenu palais royal, le château de Pau perd sa vocation défensive et s'ouvre aux innovations architecturales de la Renaissance. C'est sous le règne d'Henri II d'Albret et de son épouse, Marguerite d''Angoulême, sœur du roi de France, François 1er, que les transformations s'accélèrent : cuisines, escalier - un escalier droit, rampe sur rampe, orné d'une frise de H et de M reliés par des liens d'amour -, cour d'honneur décorée de médaillons sculptés, balcon de l'aile Sud permettant de jouir de la vue sur les Pyrénées... Le palais royal, ainsi remis au goût du jour, sera agrémenté d'extraordinaires jardins sous le règne de Jeanne d'Albret et d'Antoine de Bourbon.

C'est dans cette fastueuse résidence que naît leur fils, le futur Henri IV, le 13 décembre 1553. L'extraordinaire destinée de ce roi ne lui permettra pas de résider longuement dans son palais natal.

On signalera toutefois que c'est sous son règne qu'est construite la porte Nord des jardins, connue aujourd'hui sous le nom de porte Corisande, sous l'impulsion de Catherine de Bourbon, régente du Béarn au nom de son frère.■ Source





La décadence

La décadence

PROPOSER UN ARTICLE

Adressez votre texte à fpi-legaulois@gmail.com

Il ne doit pas excéder une page (en Word)

Les propos ne doivent pas contrevenir aux Lois en vigueur

Vous pouvez signer de votre propre nom ou prendre un pseudonyme

CHOISISSEZ VOTRE RUBRIQUE

POLITIQUE ECONOMIE INTERNATIONAL ARMEE HUMOUR CULTURE PATRIMOINE IMMIGRATION TERRORISME COMMUNIQUÉS TRADITIONS

L’islam est la seule « religion » au monde

qui s’attaque à tous les Peuples de la Terre.

Combattez-le !... pour notre survie.