EUROPE
Les Néerlandais n'ont pas
rejeté n'importe quel accord de libre-échange, mais bien celui qui avait
provoqué un soulèvement populaire en
Ukraine en novembre 2013.
Le « NON » des Néerlandais au
référendum sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne
témoigne d'une crise profonde au sein de l'UE. Le fait que les Néerlandais se soient clairement prononcés contre cet
accord est hautement symbolique.
En plus de la crise des
réfugiés, du conflit avec la Russie et du drame encore non-résolu autour de la
dette grecque, l’UE se retrouve donc face à un nouveau problème: les Néerlandais se sont prononcés contre
l'accord d'association avec l'Ukraine.
Les
résultats du référendum sont la victoire non seulement du président russe
Vladimir Poutine, mais aussi de tous ceux qui voudraient voir l'UE se dissoudre
le plus rapidement possible. Ce résultat n'est pas
contraignant pour le gouvernement néerlandais, mais si ce dernier ignorait le
référendum on pourrait l'accuser de fermer les yeux sur la volonté du
peuple. Si les Pays-Bas étaient le seul
pays membre de l'UE à ne pas ratifier l'accord, cela pourrait torpiller la mise
en œuvre de tous les engagements européens.
Ce
résultat est une double gifle pour l'UE. Reste à savoir si elle
entraînera un simple cocard ou une mâchoire cassée. Le résultat du référendum
témoigne du fait que l'UE est
actuellement très impopulaire aux Pays-Bas, considérés il y a encore
quelques années comme l'un des États les plus pro-européens. Qui plus est, il
montre que 70% de la population ne
s'intéresse pas à cette question européenne très importante, ou estiment
que leur voix n'a aucun poids. La
responsabilité de cette situation incombe à l'UE et au gouvernement néerlandais.