POLITIQUE
Les attentats terroristes de Bruxelles
ont bouleversé le monde entier. Les chefs d'État et de gouvernement de nombreux
pays ont adressé leurs condoléances au peuple belge et à ses dirigeants.
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L'agence Sputnik a demandé à Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines) et membre du parti politique Les Républicains, de faire part de ses réflexions au sujet de la situation en Europe suite aux attaques de Bruxelles.
« Malheureusement je ne suis pas
surpris et les Français ne peuvent pas être surpris, car nous savons
pertinemment qu'il y a une multitude de réseaux dormants qui sont en Europe: en
Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en France, un peu partout »,
a déclaré Jacques Myard, ajoutant que les attaques perpétrées dans la capitale
belge étaient « la réponse immédiate aux arrestations
d'Abdeslam à Bruxelles ».
LES EUROPÉENS DOIVENT CESSER D'ÊTRE NAÏFS
« Nous sommes dans un processus de
guerre asymétrique avec des terroristes fanatiques qui, bien sûr, emploient
tous les moyens et veulent abattre les démocraties. Ils ne les abattront pas,
mais ils feront des morts et cela ne fait que commencer. Nous sommes naïfs car
depuis des années nous avons cru dans une totale circulation en Europe et
depuis des années, personnellement, je dénonce Schengen qui n'est pas à la
hauteur des enjeux. On a confondu la totale liberté de circulation avec
l'absence de contrôle. Nous sommes naïfs et laxistes, car malheureusement en
France, en Belgique et sans doute ailleurs les armes sont pratiquement en vente
libre et les contrôles ne sont pas effectués », a indiqué Jacques
Myard.
Jacques
MYARD
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Il estime que depuis la
guerre des Balkans, les Européens ont laissé entrer une multitude d'armes de
guerre sans prendre les mesures nécessaires pour lutter contre ces trafics
illicites.
« Nous sommes aussi naïfs et assez
irresponsables lorsque, pour ce qui est de la France, nous n'avons pas établi
des coopérations de sécurité avec le régime de Damas parce que, paraît-il,
idéologiquement il n'était pas fréquentable », a souligné
l'interlocuteur de l'agence.
« Mais ce n’est pas le régime de
Damas qui pose des bombes à Paris ou à Bruxelles, c'est l'État islamique. Donc,
nous payons malheureusement toute une série de fautes. Aujourd'hui, il est
temps de réagir. Les terroristes ne vont pas abattre les démocraties. Les
terroristes ne vont pas tuer la liberté. Mais nous devons appliquer le vieux
slogan: pas de liberté pour les ennemis de la liberté », a indiqué
le responsable français.
Selon lui, il est
indispensable d'adopter des règles extrêmement strictes pour les trafics
d'armes et de condamner lourdement les personnes dérogeant aux lois
réglementant le port d'armes.
À la question de savoir ce
qu'il fallait faire au niveau européen — et notamment français — pour
combattre les terroristes, Jacques Myard a répondu qu'il serait bon de mettre
en place des contrôles aériens, mais aussi des contrôles aux frontières.
« Il faut coopérer avec la Russie
comme nous coopérons avec les États-Unis en matière de lutte contre le
terrorisme. Le terrorisme est l'ennemi de tout le monde. Donc, nous devons être
fermes à ce titre et ne pas nous tromper d'ennemi. L'ennemi, c'est aujourd'hui
l'Etat islamique et les fanatiques », a conclu Jacques Myard.
IL S'AGIT D'ÉLIMINER TOUS CEUX QUI SOUTIENNENT L’EI
Thierry
MARIANI
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L'agence Sputnik a posé les
mêmes questions à Thierry Mariani, député des Français de l'étranger et chef de
la Droite populaire au sein du parti Les Républicains.
« En ce moment, on pense avant
tout à nos amis belges, et je crois que chaque Français se sent solidaire du
drame qui frappe les Belges. Ensuite, c'est une fois de plus une illustration
que le terrorisme n'a pas de frontières, qu'il faut une action au niveau de
l'ensemble des polices et des services de renseignement européens »,
a affirmé Thierry Mariani.
Il est persuadé qu'il faut
combattre les terroristes « sans aucune pitié, parce que ces gens-là
sont aujourd'hui des barbares, ils viennent de le montrer une fois de plus ».
Selon le parlementaire, une
coopération sans faille entre tous les services de renseignement est
aujourd'hui indispensable pour lutter contre les terroristes.
« Il nous faut une justice qui a
des moyens renforcés en termes d'éléments d'investigation, en termes de moyens
de police qui peuvent être mis sur les enquêtes. Et puis surtout, je pense
aussi qu'il faut une politique étrangère qui soit cohérente. La priorité doit
être donnée au Moyen-Orient. Il s'agit avant tout d'éliminer tous ceux qui
d'une manière ou d'une autre soutiennent Daech », a conclu le député
français.