SOCIAL
Après une nette baisse en
janvier, le nombre de chômeurs de « catégorie A » a grimpé de
38.400 en février. Une mauvaise nouvelle pour l’exécutif, qui a promis
d’inverser enfin la fameuse courbe du chômage.
L’embellie aura été de
courte durée. Le chômage a vivement augmenté en France au mois de février alors
que le recul enregistré en janvier, bien que dû à une manipulation des données dont les médias eux-mêmes ont fait
état, avait résonné comme le signe espéré d’une amélioration.
En un mois, le nombre de
chômeurs de « catégorie A », c’est à dire ceux qui n’ont pas travaillé une heure au cours de la période, a
grimpé de 38.400. C’est la plus forte hausse depuis septembre 2013. À la fin
février, en France métropolitaine, ce sont 3.591.000 personnes qui sont sans
emploi et inscrites à Pôle Emploi. Un record...
Indéniablement,
il s’agit d'une nouvelle déception qui va être politiquement difficile à gérer
pour le gouvernement.
D’abord parce que l’exécutif
s’appuie depuis la semaine dernière sur une note de conjoncture de l’Insee
relativement optimiste pour expliquer que, timidement mais sûrement, la
reprise pointe son nez.
Ensuite parce que cette
mauvaise nouvelle intervient le jour de la présentation en Conseil des
ministres du projet de la loi Travail de Myriam El Khomri, qui a du mal à
passer auprès des syndicats et l’opinion publique. Les manifestations de
jeunes contre cette réforme ont dégénéré ce jeudi dans plusieurs villes de
France.
SUR UNE ANNÉE, LE PANORAMA RESTE SOMBRE
« Cette augmentation s’explique en
très grande partie par la bascule en catégorie A de personnes déjà inscrites à
Pôle emploi mais qui exerçaient une activité (catégories B et C) les mois
précédents », croit pouvoir expliquer le ministère du Travail dans un
communiqué qui se satisfait que « le nombre d’inscrits en catégories A, B et C
n’augmente que de 3.100 sur un mois ».
Le
problème, c’est qu’au cours des trois derniers mois, les catégories A et C ont
enregistré une hausse. Seule la B - les personnes qui ont travaillé entre 1 et
78 heures dans le mois - a reculé.
L’inversion de la courbe du
chômage, tant promise par le gouvernement, se fait donc toujours attendre, même
quand on regarde les chiffres sur un trimestre. Certes, le ministère du Travail
avance que le résultat de février « s’inscrit dans le mouvement de hausses et de
baisses observé depuis neuf mois, traduisant une reprise timide de l’activité
économique ».
Mais
sur une année, le panorama reste sombre : depuis février 2015, la France
compte près de 90.000 chômeurs de plus. Et depuis mai 2012,
c’est-à-dire le début du quinquennat de François Hollande, la hausse atteint 710.000 demandeurs d’emplois de catégorie
A.
SEULE CONSOLATION : LES MOINS DE 25 ANS
De la même façon, les
chiffres publiés par Pôle emploi montre une dégradation de la situation selon
toutes les classes d’âge. Le chômage des jeunes a progressé le mois dernier,
tout comme celui des seniors. Seule
consolation, sur un an, chez les moins de 25 ans, le nombre de demandeurs
d’emplois a reculé de 4,5 %.
Les économistes de l’Insee
tablent sur une légère baisse du taux de chômage au sens du Bureau
international du travail (BIT) au premier semestre 2016. Il devrait reculer de
0,1 point, à 9,9 % de la population active en France métropolitaine.
Mais
ce chiffre ne correspond pas au recensement de Pôle emploi puisqu’il est basé
sur un questionnaire envoyé à des dizaines de milliers de Français, et est
moins médiatisé. Et le moral des patrons s'effrite petit
à petit, ce qui fait peser un risque sur la croissance cette année.
Bref,
le gouvernement se prépare encore à des mois difficiles.
Avec Source
posté par Marino