JUSTICE
En plein débat sur la loi sur le mariage
homosexuel, le 18 novembre 2012, neuf militantes (six sont poursuivies) du
groupe féministe, seins nus comme à
chacune de leurs actions, un voile sur la tête, comme des nonnes, s'étaient
invitées dans le cortège.
L'Alliance
générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et
chrétienne (Agrif) avait ensuite intenté une action en justice.
Sur les corps des
Femen figuraient des inscriptions telles que «In gay we trust» («Nous
croyons en l'homosexualité», parodie de la devise américaine «In
God we trust», «Nous croyons en Dieu»), «occupe-toi
de ton cul», «fuck church», ou «Saint-Esprit
étroit».
Avec des petits
extincteurs domestiques, les Femen mimaient une semence métaphorique du Christ.
Sur les extincteurs, on pouvait ainsi lire «holy sperm» ou «Jesus
sperm» (saint sperme ou sperme de Jésus). Il s'agissait, selon les
Femen, «d'éteindre le brasier de l'intolérance».
Le tribunal correctionnel de Paris, qui a relaxé les six
jeunes femmes, a jugé que la plupart des leurs propos n'étaient pas injurieux.
Concernant «fuck
church», les juges ont estimé que cela ne pouvait «en aucun cas être perçu comme une
attaque directe et personnelle dirigée contre les catholiques».
Lors de l'audience,
les Femen avaient expliqué qu'elles voulaient s'en prendre à des «extrémistes,
des intégristes, dans une action parodique et humoristique».
L'un des avocats de la défense, Maitre
Michaël Ghnassia, s'est réjoui que le tribunal reconnaisse la liberté
d'expression des Femen, qui selon lui sont souvent poursuivies par des
associations «proches de l'extrême droite, qui essaient d'instrumentaliser la justice
en faisant revenir le délit de blasphème».
Partie adverse, Maitre Jérôme Triomphe a
déclaré que l'Agrif allait certainement faire appel.