ARMÉE
Mon Général,
J’ai servi dans votre unité le 17e RGP, dont vous étiez chef de
corps en 1994-95, comme sergent. J’ai été médaillé de la défense nationale et
félicité par vos soins. Je suis le principal auteur du chant du régiment. Je
suis fils, petit-fils, arrière-petit-fils de militaire.
Je tiens à réagir à vos propos vous
désolidarisant de votre camarade le général Piquemal. Je suis actuellement
avocat depuis 17 ans et constate un recul drastique des libertés publiques et
de la liberté d’expression concernant les idées patriotiques, et une soumission
de plus en plus incroyable des juges.
Le rôle d’un militaire est de défendre la patrie contre
l’étranger : il n’est pas de servir de sous-fifre au pouvoir politique en
place, quel qu’il soit ; auquel cas, le lien Armée-Nation serait
définitivement rompu.
Comme l’a indiqué le général Dary, ancien
chef d’armée, c’est bien l’armée qui était visée et ciblée à travers cette
arrestation arbitraire. Cela ne vous choque donc pas qu’un homme qui a servi la
patrie avec amour et dévouement soit traité comme un malfrat par des policiers
en civil recrutés parmi des syndicats de gauche pour leur servilité ?
Qu’il ait passé 48 heures en garde à vue dans une cellule pouilleuse, que le
procureur de la République ait fait obstruction à son avocat désigné pour aller
le visiter avec une agressivité incroyable ? Que, compte tenu de ces
conditions, il ait fait un malaise ?
La loyauté est une vertu, mais l’obéissance servile est
un acte de lâcheté, surtout lorsqu’elle se retourne contre les citoyens de
votre propre pays.
Vous connaissez certainement la théorie des
baïonnettes intelligentes. C’est au nom de ce principe que le général de Gaulle
est entré en résistance, refusant de suivre les rangs de la collaboration d’une
Chambre constituée, en grande majorité, de députés du Front populaire, pourtant
issue des élections.
Sans doute pressé par des autorités de plus
en plus déterminées à faire taire la grande muette – où, faut-il le rappeler,
50 % des effectifs votent aujourd’hui pour le Front national, c’est-à-dire
bien au-delà de la moyenne nationale -, vous avez cru bon devoir prendre vos
distances avec votre camarade Piquemal et prédécesseur au sein de l’UNP (Union
nationale des parachutistes).
C’est dans ce même esprit, semble-t-il, que
vous avez voulu faire taire les voix discordantes qui s’élevaient lorsqu’il
était question que l’armée algérienne descende sur les Champs-Élysées.
Sachez, mon Général, malgré tout le respect que m’inspire
votre passé, que pour moi il y a deux catégories de personnes : les
combattants et les esclaves. Il n’y a pas d’ancien combattant. Un militaire qui
obéit servilement aux ordres d’un pouvoir qui détruit chaque jour la France ne
mérite pas le respect. Je vous demande humblement d’y réfléchir.
Que vaudra une Légion d’honneur, pour
laquelle beaucoup de vos collègues avalent toutes les couleuvres de la terre,
lorsque demain nos femmes seront violées comme à Cologne et que les églises
auront été remplacées par les minarets ? Un bout de tissu rongé par les
vers de la soumission et le regret de ne pas avoir répondu à l’appel de servir
la Patrie en acte et en vérité.