Pierre
Daum
D
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AUM Pierre né
le 22.11.1966 à Thionville (Moselle)
-D'origine juive. Il obtient un DEA puis, après une année d’enseignement
au sein de l’Éducation nationale, en 1994, il s’installe en Autriche. En 1996,
il collabore au «Monde diplomatique». n
En 1999, il est correspondant à Vienne du
quotidien «Libération». Journaliste à plusieurs journaux européens : «Le Monde»,
«L’Express», «La libre Belgique», «La Tribune de Genève», etc. De retour en
France en 2003, il devient correspondant de «Libération». De 2004 à 2007, à
Montpellier, il devient correspondant de «Libération» pour le
Languedoc-Roussillon.
En 05/2008, «Le Monde diplomatique» publie
un article de P. Daum intitulé «Sans
valise ni cercueil, les Pieds-noirs restés en Algérie», dans lequel il
prétend que le slogan «La valise ou le cercueil» pour les Pieds-Noirs, était
sans fondement.
Le 26.05.2008, dans les locaux de la mairie à Paris, aux côtés de Mohamed
Harbi, Benjamin Stora, de Gilles
Manceron et de G. Morin, il participe au «débat» organisé par la «LDH» et le
«Monde diplomatique» sur le thème «Algérie 1962 : de quoi les
Pieds-Noirs ont-ils eu peur ?» et, présente son reportage «Sans valise
ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie», en présence de G. Morin, G. Manceron,
M. Harbi, J-P. Lledo et B. Stora.
Dans «Libération» du 06.03.2010, il signe un article intitulé «Témoignages descendants de harkis face à
l’oubli» : De toutes les victimes de la colonisation, et de la guerre
d’Algérie en particulier, les harkis sont certainement parmi les plus
durablement blessés. Car ils n’ont jamais été reconnus comme victimes.
«Traîtres» pour nombre d’Algériens, «bougnoules» pour certains Français,
interdits de séjour en Algérie, parqués pendant des années dans des camps du sud
de la France, les harkis continuent, un demi-siècle après leurs drames, à
souffrir de leurs déchirures. Et que dire de leurs enfants ?
«Avoir des parents traumatisés conduit à porter soi-même, comme enfant, le poids de leurs blessures», rappelle Boris Cyrulik (*) dans la préface du nouveau livre de Fatima Besnaci-Lancou : «Des vies. 62 enfants de harkis racontent», ouvrage collectif publié le 25.02.2010 ; après avoir donné la parole aux femmes de harkis («Nos mères, paroles blessées»), puis dirigé, avec l’historien Gilles Manceron, le fondamental ouvrage sur «Les harkis dans la colonisation et ses suites», F. Besnaci-Lancou poursuit son minutieux travail de dévoilement de cette page honteuse de l’histoire coloniale française. Pendant 3 ans, elle a sillonné la France afin de rencontrer les enfants des personnages de ses livres précédents ; si les pères se sont tus, les enfants, eux, veulent transmettre cette mémoire. Et ils réclament, à l’instar d’Amar Zeroual qu’ «en France, on reconnaisse leur tragédie pour les apaiser.».
Le 31.03.2007, dans un discours de campagne, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé, s’il était élu, «à reconnaître la responsabilité de l’Etat dans l’abandon et le massacre des harkis en 1962, afin que l’oubli ne les assassine pas une nouvelle fois». Trois ans plus tard, les harkis et leurs enfants attendent toujours. Auteur, dans « Le Monde diplomatique » de 01/2012 d’un article intitulé « Chronique d’un massacre annoncé Oran 05.07.1962 ».
«Avoir des parents traumatisés conduit à porter soi-même, comme enfant, le poids de leurs blessures», rappelle Boris Cyrulik (*) dans la préface du nouveau livre de Fatima Besnaci-Lancou : «Des vies. 62 enfants de harkis racontent», ouvrage collectif publié le 25.02.2010 ; après avoir donné la parole aux femmes de harkis («Nos mères, paroles blessées»), puis dirigé, avec l’historien Gilles Manceron, le fondamental ouvrage sur «Les harkis dans la colonisation et ses suites», F. Besnaci-Lancou poursuit son minutieux travail de dévoilement de cette page honteuse de l’histoire coloniale française. Pendant 3 ans, elle a sillonné la France afin de rencontrer les enfants des personnages de ses livres précédents ; si les pères se sont tus, les enfants, eux, veulent transmettre cette mémoire. Et ils réclament, à l’instar d’Amar Zeroual qu’ «en France, on reconnaisse leur tragédie pour les apaiser.».
Le 31.03.2007, dans un discours de campagne, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé, s’il était élu, «à reconnaître la responsabilité de l’Etat dans l’abandon et le massacre des harkis en 1962, afin que l’oubli ne les assassine pas une nouvelle fois». Trois ans plus tard, les harkis et leurs enfants attendent toujours. Auteur, dans « Le Monde diplomatique » de 01/2012 d’un article intitulé « Chronique d’un massacre annoncé Oran 05.07.1962 ».
Le 07.01.2012,
est publié le point de vue de Jean-Pierre
Lledo sur le «reportage» de P. Daum
«un énigmatique et faux reportage».
A la suite de la publication de son livre «Ni valise ni cercueil. Les
Pieds-Noirs restés en Algérie après l’indépendance», le 14.01.2012, l’historien
Guy Pervillé fait part de sa critique sur son site, le 11.06.2012
Le
11.10.2012, P. Daum
participe au Centre culturel algérien à une rencontre débat avec Assiya Hamza, auteur de «Mémoire
d’enracinés : mes rencontres avec des pieds-noirs qui ont choisi de rester
en Algérie» ; Pour P. Daum :
«Depuis 50 ans, on explique en France que «tous les Pieds-Noirs sont partis en
1962, qu’ils n’avaient pas le choix, que c’était «la valise ou le cercueil» -métaphore qui sous-entend qu’une fois
indépendante, les Algériens n’auraient eu qu’une seule idée, assassiner les
Français jusqu’au dernier. Or, ces affirmations sont fausses, puisque des
dizaines de milliers de Français sont restés dans leur pays de longues années
après l’indépendance. Leur présence est d’ailleurs connue de très nombreux
Algériens, qui en gardent d’excellents souvenirs. En France, qui sait que le
05.07.1962, au moment où l’Algérie devient indépendante, 400.000 Pieds-noirs
sont encore présents dans l’ancienne colonie ? Après 7 années et demie de
guerre et de haine, la violence s’évanouit brusquement, et très vite les Pieds-noirs retrouvent un sentiment de parfaite
sécurité. Au 01.01.1963, ils sont plus de 200.000 Européens et Juifs à
tenter le pari de l’Algérie algérienne. Ceux-là, qui les connaissent ?
Pendant 3 ans, P. Daum est parti à la recherche de ces hommes et de ces femmes
restés dans leur pays après 1962. Ceux et celles qui, au lendemain de
l’indépendance, n’ont choisi ni la valise ni le cercueil…». Le 28.10.2012, dans le cadre du 1er
Forum des écrivains organisé par les éditions l’Harmattan, à Paris-Vème, P.
Daum participe à une table ronde : «La guerre d’Algérie : les
pieds-noirs, les harkis», avec J-J.
Jordi, F. Besnaci-Lancou, D. Saint-Hamont, E. Laurentin. Ce forum s’est
déroulé du 27 au 29.10.2012.
28.10.2012. J-J. Jordi et Pierre Daum |
De gauche à droite : D. Saint-Hamond, F. Besnaci-Lancou, E. Laurentin, J-J. Jordi, Pierre Daum |
Le 19.04.2014, à Salies-du-Salat (Haute-Garonne), le collège des
Trois Vallées accueille P. Daum : les collégiens de deux classes de 3ème
et leurs professeurs : Sylvain Nicolino et Eric Parra
l’accueilleront ; dans un article de «La Dépêche du Midi» -non signé- on
note que : Pour les jeunes élèves, la lecture de deux de ses ouvrages
«Immigrés de force» et «Ni la valise, ni le cercueil» a permis de découvrir les
interactions de l’histoire mondiale avec celle de notre pays. Tout un travail
effectué sur ces périodes à partir de témoignages et ouvrages parus sur le
sujet, a permis aux collégiens de poser
des questions pertinentes et documentées au journaliste-écrivain. Que souhaiter à P. Daum, si ce n’est de
suivre le parcours de Dany Laferrière, récemment nommé à l’Académie
française ?»….
19.04.2014 : à droite, tenant un journal entre les mains, P. Daum |
Le 20.06.2014, au Théâtre régional
Malek Bouguermouh de Bejaia (ex-Bougie) en Algérie, P. Daum participe à une
conférence-débat sur «Les Pieds-Noirs en Algérie après l’indépendance».
En août 2014,
«Le Monde diplomatique» publie un article signé de P. Daum, intitulé «Sexe, jeunes et politique en Algérie».
L’auteur invite les lecteurs à en prendre connaissance.
Le 02.03.2015 : P. Daum répond aux questions de R. Martin |
-Question :
«P. Daum, vous êtes journaliste,
collaborateur du «Monde diplomatique» mais bien d’autres choses encore, vous
pouvez nous en dire plus ?» - Réponse : «J’écris aussi des livres, des enquêtes historiques sur le passé
colonial de la France. J’ai écrit un premier livre sur le passé colonial au
Vietnam, ce que l’on appelait l’Indochine, et une second livre sur l’Algérie. Le fait est que je connais très bien
l’Algérie d’aujourd’hui puisque j’y effectue de nombreux reportages. Je
vais très souvent dans ce pays et je
connais aussi le passé colonial de la France en Algérie, avec sa phase finale, la guerre
d’Algérie (que les Algériens appellent la guerre de Libération). J’ai écrit
donc un premier livre sur les Pieds-Noirs qui sont restés en Algérie après
l’indépendance et là, je vais bientôt sortir un nouveau livre sur les Harkis
qui sont restés en Algérie après l’indépendance.» -Question : «Oui,
votre livre sur les Pieds-Noirs s’appelle «Ni valise ni cercueil» et parle
forcément de l’année 1962, mais surtout des Pieds-Noirs qui sont restés en
Algérie…». –
Réponse : « Absolument ! Avec ce livre,
j’ai en quelque sorte détruit un des mythes, un des discours bétonnés sur la
guerre d’Algérie, à savoir que depuis 50 ans on nous explique que, au moment de
l’indépendance, à l’été 1962, tous les Pieds-noirs, tous les Français
d’Algérie, un million de personnes, de femmes, d’hommes et d’enfants avaient
franchi la Méditerranée, et qu’ils avaient été obligés de quitter leurs pays.
Or, c’est faux ! C’est faux puisque j’ai retrouvé dans différentes
archives ce chiffre très important : au 01.01.1963, il y avait encore
200.000 Pieds-noirs en Algérie. 200.000 sur un million, ça fait 20%. Donc cela
veut dire qu’il a bien eu 800.000 qui sont partis, c’est donc un exode très
important, mais, il y en a tout de même 200.000 qui sont restés et qui n’ont
pas du tout été zigouillés comme on nous le raconte. Donc, ce n’était pas la
valise ou le cercueil pour tout le monde».
Poursuivant ce dialogue, R. Martin rappelle à P. Daum : «…Je me suis permis de vous envoyer
l’article qui a paru dans le Journal de Béziers…et qui retrace justement ce
fameux 19.03.1962. L’auteur, anonyme d’ailleurs, de cet article parle d’une
date «infamante». Quelle est votre réaction ?». –
Réponse :
«Cet article est non seulement anonyme
mais d’une très grande violence. Cette date du 19.03.1962 correspond au
cessez-le-feu. Les négociateurs français et algériens s’étaient réunis depuis
10 jours dans la ville d’Evian pour essayer de trouver une solution de paix.
Ils ont fini par la trouver le 18 mars. Ils ont signé ce texte de 93 pages
qu’on appelle les accords d’Evian et qui prévoyait en préambule que le
lendemain, à midi, donc le 19 mars, débuterait le cessez-le-feu. Des deux
côtés, les armes cesseraient de tirer. Le fait est que ce cessez-le-feu a été
largement respecté par les deux parties. Le problème, c’est qu’il y a eu une 3ème
partie qui est venue mettre la pagaille, à savoir les tueurs de l’OAS. Donc,
ces centaines, ces quelques milliers
d’hommes, pieds noirs et militaires français, ont refusé la paix, ils ont
refusé que cesse cette guerre qui durait depuis 7 ans et demi…En fait depuis 50
ans, cette date du 19 mars est une espèce d’épine qui est restée en travers de
la gorge des nostalgiques de l’Algérie française et de leurs héritiers. Ce
texte qui est paru dans le journal municipal de Béziers, est une caricature de
ce discours qu’on entend depuis 50 ans qui est, sous couvert de rappeler les
exactions qui ont eu lieu après le cessez-le-feu, une façon de contester (50
ans après !) l’indépendance de l’Algérie. En fait ce texte fait partie de
ce discours qui continue, de façon complètement anachronique, à pleurer la perte de l’Algérie française
et à regretter l’ancien temps, celui de l’empire colonial français.»….
Le 27.03.2015, P. Daum accorde un
entretien à Adlene Meddi du
quotidien algérien «El Watan» intitulé «La majorité des harkis n’a pas quitté
l‘Algérie», autour de son «enquête» effectuée en Algérie ; article repris
par «Algeria-Watch».
Le 29.03.2015, P. Daum est
interviewé par le journaliste algérien, Khaled de «Echorouk news», à propos des
Harkis.
BIBLIOGRAPHIE :
Auteur de «Immigrés de force. Les
travailleurs indochinois en France : 1939-1952», Ed. Actes-Sud,
18.05.2009, préfacé par Gilles Manceron.
Sous la direction de F. Besnaci-Lancou et la participation de J-J. Jordi, G. Manceron, Abderahmen Moumen, Yann Sciodo-Zurcher
est publié «Des vies. 62 enfants de harkis racontent», Ed. de l’Atelier,
25.02.2010. Auteur de «Ni valise ni cercueil, les Pieds-Noirs restés en Algérie
après l’indépendance», préface de B.
Stora (http ://ldh-toulon.net/ni-valise-ni-cercueil-de-Pierre.html
) Ed. Solin, Actes Sud, Arles, 14.01.2012. Ouvrage collectif «Il n’y a pas une
mémoire, mais des mémoires», Ed. L’Harmattan, 23.09.2014 : cet ouvrage
reproduit en intégralité les actes des tables rondes organisées lors du 1er
forum des écrivains, du 27 au 29.10.2012. Auteur de «Le dernier tabou» -Les
«Harkis» restés en Algérie après l’indépendance-», Ed. Actes Sud, 02.04.2015.-(*) Cyrulnik Boris né le 26.07.1937 à Bordeaux. D’origine juive.
Psychiatre et psychanalyste.
DELENCLOS Michel – Chercheur en histoire. «Les biographies sont des visages de
l’Histoire».