Déjà, le 16 mars 1998, l’ensemble de la Commission de Bruxelles avait dû démissionner pour, notamment, malversations et prise illégale d’intérêt, mettant en cause directement Édith Cresson pour « faute personnelle » et le Collège pour « mismanagement ».
Dans la nuit, la Commission avait même été contrainte de démissionner dans l’urgence pour « limiter la casse sur plan politique et médiatique ». Bel exemple pour des Européistes qui ont la fâcheuse prétention de se présenter comme étant au-dessus de tout soupçon et comme des parangons de vertus !¢
En
effet, depuis, les révélations sur le système d'évasion fiscale massif mis en
place au Luxembourg au profit des multinationales, du temps où Jean-Claude
JUNCKER était Premier Ministre, fragilisent celui-ci au moment où il prend la
tête d'une Commission européenne dont il voudrait affirmer le rôle.
Jeudi,
il a annulé au dernier moment sa participation à une conférence à Bruxelles. Et
pour cause !... Mieux valait pour lui de ne pas affronter de questions trop
embarrassantes.
M.
Juncker a été pendant 18 ans, entre 1995 et 2013, Premier ministre du
Luxembourg, considéré comme un des principaux paradis fiscaux dans le monde.
Pendant cette période, entre 2002 et 2010, selon une enquête publiée par 40
médias internationaux, le Grand-Duché a passé des accords fiscaux avec 340
multinationales, dont Apple, Amazon,
Ikea, Pepsi, Heinz, Verizon ou AIG, afin de minimiser leurs impôts. Rien que ça !...
Cette
polémique, quelques jours seulement après l'entrée en fonction de M. Juncker,
complique sa tâche alors même qu'il a promis de renforcer la Commission en la
rendant "plus politique", mais aussi de relancer une économie
européenne en panne avec un grand plan d'investissement de 300 milliards
d'euros. On a déjà connu ça et vu le résultat !...
D'emblée,
il a cherché à affirmer son rôle face aux États, en assurant qu'il
n'accepterait "pas les critiques injustifiées". D’ailleurs, on se
demande quelles critiques ce « monsieur imbus de sa personne accepterait ! ll
s'en est d’ailleurs pris au Britannique David Cameron et à l'Italien Matteo
Renzi. "Je ne suis pas un type qui tremble devant les Premiers
ministres", a-t-il dit. Diable, Quel homme, ce Juncker : Rambo,
Schwarzenegger et Bruce Willis réunis. « Trois en Un », quoi !
Jeudi,
M. Juncker a été accusé par le groupe des Verts au Parlement européen de
"conflit d'intérêt". Tiens-Tiens, encore !... Les services de la
Commission enquêtent pour savoir si le Luxembourg a accordé, à travers la
pratique du "ruling", des "subventions déguisées" au géant
américain de vente sur internet Amazon et au groupe italien Fiat.
L'exécutif
européen est prêt à sanctionner le Luxembourg, s'il y a lieu, a affirmé son
porte-parole, Margaritis Schinas, lors d'un point de presse s'efforçant de
protéger M. Juncker. "On est en terrain connu, celui de la législation sur
les aides d'État", a-t-il martelé, assurant que c'était la commissaire à
la Concurrence, Margrethe Vestager, et elle seule, qui était chargée du
dossier. (Ndlr. Formule classique du déballonné : c’est pas moi, c’est l’autre !...)
M.
Juncker est "serein" (« Cui-Cui » diraient certains volatiles),
a-t-il assuré, affirmant la détermination du nouveau chef de l'exécutif
européen à renforcer l'harmonisation fiscale européenne.
-
"Ne pas se laisser distraire" –
Interrogée
lors d'un colloque à Bruxelles, Mme Vestager a estimé qu'il n'y aurait
"aucun" impact politique de cette affaire pour M. Juncker. Donc :
impunité complète jugée d’avance ! Refusant de se laisser "distraire par
des questions de personnes", elle a plaidé pour l'établissement de
"bases communes" en Europe pour l'imposition des sociétés.
La
France et l'Allemagne ont volé à son secours. Cette affaire "est le reflet
du passé (Ndlr. Ben voyons !) je souhaite qu'on regarde l'avenir, on est en train de travailler
à grande vitesse" sur la lutte contre l'optimisation fiscale, qui
"n'est plus acceptable pour personne", a déclaré à Bruxelles le
ministre français des Finances, Michel Sapin (Ndlr. Encore une déclaration !). Mais elle doit être
"mondiale", a-t-il ajouté soulignant que le Luxembourg n'était pas le
seul paradis fiscal.
"Juncker
vient d'arriver. Si on veut l'affaiblir, c'est une bonne idée", a renchéri
un responsable français à propos des révélations. "C'est une folie
européenne de voir essentiellement les problèmes entre nous", a-t-il
insisté, évoquant des pratiques identiques aux États-Unis.
Pour
le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, ce n'est "pas du
tout" dommageable à M. Juncker. "Ce n'est pas lié à un gouvernement
en particulier", selon lui, "c'est dans le cadre légal, mais nous
travaillons à changer la législation".
L'enquête,
qui s'appuie sur 28.000 pages de documents obtenus par le Consortium
international des journalistes d'investigation (ICIJ), porte sur les accords
fiscaux anticipés, ou "tax ruling".
Cette
pratique, qui ne concerne pas que le Luxembourg, permet à une entreprise de
demander à l'avance comment sa situation sera traitée par l'administration
fiscale d'un pays. Cela influence la répartition du bénéfice imposable d'une
multinationale entre ses filiales dans des pays différents.
Les
autorités luxembourgeoises se sont retranchées derrière la légalité de leurs
pratiques. Devant la presse, le Premier ministre, Xavier Bettel, a assuré que le
ruling était "conforme aux lois internationales". Il est
"compatible avec les standards communautaires et ceux de l'OCDE", a
renchéri son ministre des Finances, Pierre Gramegna.
Toutefois,
"ce qui est légal aujourd'hui n'est peut-être plus souhaitable ou
considéré comme éthiquement" acceptable, a-t-il reconnu à Bruxelles. Le
Luxembourg a évolué récemment en matière de pratiques fiscales en acceptant de
renoncer au secret bancaire à partir de 2015.
« On »
minimise… « ON » minimise toujours pour les gros !¢