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ans la foulée du « Printemps
arabe » et des « révolutions de jasmin » du Maghreb et d’Égypte, certains
esprits se sont crus malins en désignant le président syrien Bachar al-Asad,
comme un clone d’Hitler, comme le Satan des temps modernes ou le Mal absolu. «
Un individu qui ne mérite pas de vivre » selon l’opinion de Laurent Fabius, et
aux yeux de nombreux chefs d’État et de gouvernements européens « dont il
faudrait se débarrasser par tous les moyens »… Ceci concernant un Chef d’État
reconnu par l’ONU et reçu il y a quelques temps dans la plupart des capitales
d’Europe.¢
Quel
serait donc le crime commis par le président syrien pour déclencher une telle
haine occidentale ? Posséder la 3ème armée mondiale, à l’exemple de l’irakien
Saddam Hussein ? Développer l’arme nucléaire pour équilibrer les forces dans la
région, parce que les Israéliens, eux, disposent depuis longtemps de missiles
atomiques Jéricho ? Mettre au point des armes bactériologiques terrifiantes ?
Rien de tout cela !
Comme dans chaque État souverain, son dirigeant devait réprimer les émeutes,
mater les affrontements interreligieux et les rebelles armés.
Contre
toute attente, une coalition se forme contre le pouvoir syrien et favorise le
recrutement, l’entraînement, l’armement et le paiement de factions diverses
soutenues par les rois du pétrole. Cette alliance hétéroclite regroupée au sein
de l’ASL (dont les dirigeants se trouvent à Londres) bénéficie de la
bienveillance de la Turquie, par où transitent les djihadistes, les armes, les
munitions, les médicaments et toute la logistique.
Tous les opposants à
Bachar reçoivent ces aides, sans discernement.
Des
milliers de « conseillers » militaires étrangers entrainent les volontaires en
Turquie, en Jordanie, en Irak et sur le terrain opérationnel en Syrie. Face à
cette coalition contre nature, le président syrien ne peut compter que sur le
soutien de la Russie et de l’Iran (présent depuis fort longtemps dans le
sud-est de l’Irak).
Malgré
ces aides massives, complétées par des brigadistes recrutés en Europe, mais
surtout de katibas arrivant d’Irak, de Lybie, d’Afghanistan, de Tunisie ou d’Égypte,
le régime de Damas ne cède pas et bien au contraire reprend des positions
stratégiques.
Après des années de
guerre, ces « gentils rebelles djihadistes » deviennent subitement
infréquentables et se transforment en « horribles terroristes » ! Comprenne qui
pourra… (à l’attention des plus crédules).
Dès
la prise de Mossoul par les salafistes qui, à cette occasion, ont mis la main
sur les arsenaux de 4 divisions de la nouvelle armée irakienne (formée et
équipée par les USA) et aussi sur un trésor de guerre de 425 millions de
dollars en dépôt à la banque centrale de la ville, la communauté internationale
opère un revirement de 180° et dénomme maintenant les djihadistes comme étant
des « terroristes » rassemblés au sein de DAESH, car luttant pour la création
d’un califat islamique, ce qu’aucun des politologues éclairés, ou prétendus «
spécialistes », n’avait pu ou voulu imaginer.
Le
sigle arabe de DAESH – « ad-dawia al islamiyya fi-l Iraq wa-s-sam »- remonte à
sa création en 2006, quand Al-Quaïda en Irak forme avec 5 autres groupes
djihadistes le Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak. Ce Conseil
proclame le 13 octobre 2006 l’Etat Islamique d’Irak (EII) puis l’État Islamique
en Irak et au Levant (EIIL) le 9 avril 2013.
Ce
n’était donc pas un champignon vénéneux apparu après la pluie, et sa montée en
puissance ne devait pas échapper aux experts dont s’entourent les chefs d’État
en Orient, comme en Europe…
Il est surprenant de
constater que c’est l’armée de Bachar al-Asad qui livre maintenant des armes
aux kurdes assiégés à Kobané, alors que la Turquie assiste tranquillement à
leur massacre. Mais le méli-mélo de situations conflictuelles orientales n’est
pas nouveau.
À
vrai dire, et selon l’analyse historique, les sources de cette guerre de
religion remontent au cours des siècles et concernent la haine entre les
chiites et les sunnites, toutes obédiences confondues et clans mélangés. Par
ailleurs les accords pétroliers signés
entre les américains et la famille des Séoud en 1945, ne sont pas étrangers non
plus aux machinations et aux guerres du Proche et Moyen-Orient ces 70 dernières
années.
En
outre, il faut aussi noter que toute tentative de regroupement ou de création
de républiques nationalistes arabes, qui aurait pu s’inspirer de la doctrine et
de l’idéologie de Michel Aflak, a été sabotée par les USA et la CIA, à
commencer par la destitution en 1953 de Mohammad Hedayat Mossadegh, fondateur
du Front National iranien, et premier ministre depuis 1951.
L’Oncle
Sam ne cesse les ingérences belliqueuses au nom du Nouvel Ordre Mondial ou de «
l’american way of life », de Corée en Afghanistan, du Viet-Nam au Nicaragua, en
passant par l’Irak et la Lybie. Aujourd’hui en Ukraine et en Syrie. Il impose
son Dieu vert –le dollar- et ses missiles, si nécessaire.
Souvenons-nous
également que pour contrer les avances soviétiques en Asie centrale lors de
l’invasion en Afghanistan à la Noël 1979, les
Américains recrutent Ben Laden et ses islamistes, au nom du Djihad. Cela
aboutit vers Al-Quaïda et sa suite sanglante. Le calife autoproclamé a lui
aussi reçu l’absolution et les aides des USA, avant que la créature n’échappe à
ses géniteurs.
Il
est grand temps de stopper les élucubrations des gnomes de Wall Street, la
nuisance du conglomérat militaro-industriel yankee et les dérives politiques des
affidés américano-sionistes.
OUI, après le soldat
Ryan, il faut sauver le président Bachar !¢
(Écrit
à Beyrouth le 15 octobre 2014)