Communiqué de Bernard LUGAN
Un fait est indéniable : dans les années 90, Washington et
le capitalisme international ont cessé de soutenir le gouvernement blanc d’Afrique
du Sud dès la disparition de la menace communiste. Une relation de cause à
effet aujourd’hui évidente que les Blancs n’ont pas fini de payer (FPI-Le
Gaulois).
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le 18 juillet 1918 dans l’ancien Transkei, mort le 5 décembre 2013, Nelson
Mandela ne ressemblait pas à la pieuse image que le politiquement correct
planétaire donne aujourd’hui de lui. Par-delà les émois lénifiants et les
hommages hypocrites, il importe de ne jamais perdre de vue les éléments
suivants :
1) Aristocrate xhosa issu de la lignée
royale des Thembu, Nelson Mandela n’était pas un « pauvre noir
opprimé ». Éduqué à l’européenne par des missionnaires méthodistes, il
commença ses études supérieures à Fort Hare, université destinée aux enfants
des élites noires, avant de les achever à Witwatersrand, au Transvaal, au cœur
de ce qui était alors le « pays boer ». Il s’installa ensuite comme
avocat à Johannesburg.
2) Il n’était pas non plus ce gentil
réformiste que la mièvrerie médiatique se plait à dépeindre en « archange
de la paix » luttant pour les droits de l’homme, tel un nouveau Gandhi ou
un nouveau Martin Luther King. Nelson Mandela fut en effet et avant tout
un révolutionnaire, un combattant, un militant qui mit « sa peau au bout
de ses idées », n’hésitant pas à faire couler le sang des autres et à
risquer le sien.
Il
fut ainsi l’un des fondateurs de l’Umkonto We Sizwe, « le fer de lance de
la nation », aile militaire de l’ANC, qu’il co-dirigea avec le communiste
Joe Slovo, planifiant et coordonnant plus de 200 attentats et sabotages pour
lesquels il fut condamné à la prison à vie.
3) Il n’était pas davantage l’homme qui
permit une transmission pacifique du pouvoir de la « minorité
blanche » à la « majorité noire », évitant ainsi un bain de sang
à l’Afrique du Sud. La vérité est qu’il fut hissé au pouvoir par un président
De Klerk appliquant à la lettre le plan de règlement global de la question de
l’Afrique australe décidé par Washington. Trahissant toutes les promesses
faites à son peuple, ce dernier :
E désintégra
une armée sud-africaine que l’ANC n’était pas en mesure d’affronter,
E empêcha
la réalisation d’un État multiracial décentralisé, alternative fédérale au
jacobinisme marxiste et dogmatique de l’ANC,
E torpilla
les négociations secrètes menées entre Thabo Mbeki et les généraux
sud-africains, négociations qui portaient sur la reconnaissance par l’ANC d’un Volkstaat
en échange de l’abandon de l’option militaire par le général Viljoen.
4) Nelson Mandela n’a pas permis aux
fontaines sud-africaines de laisser couler le lait et le miel car l’échec
économique est aujourd’hui total. Selon le Rapport Économique sur
l’Afrique pour l’année 2013, rédigé par la Commission économique de
l’Afrique (ONU) et l’Union africaine (en ligne), pour la période
2008-2012, l’Afrique du Sud s’est ainsi classée parmi les 5 pays « les
moins performants » du continent sur la base de la croissance moyenne
annuelle, devançant à peine les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland
(page 29 du rapport).
Le
chômage touchait selon les chiffres officiels 25,6% de la population active au
second trimestre 2013, mais en réalité environ 40% des actifs. Quant au
revenu de la tranche la plus démunie de la population noire, soit plus de 40%
des Sud-africains, il est aujourd’hui inférieur de près de 50% à celui qu’il
était sous le régime blanc d’avant 1994. En 2013, près de 17 millions de Noirs
sur une population de 51 millions d’habitants, ne survécurent que grâce aux
aides sociales, ou Social Grant, qui leur garantit le minimum vital.
5) Nelson Mandela a également échoué
politiquement car l’ANC connaît de graves tensions multiformes entre Xhosa et
Zulu, entre doctrinaires post marxistes et « gestionnaires »
capitalistes, entre africanistes et partisans d’une ligne « multiraciale ».
Un conflit de génération oppose également la vieille garde composée de
« Black Englishmen», aux jeunes loups qui prônent une « libération
raciale » et la spoliation des fermiers blancs, comme au Zimbabwe.
6) Nelson Mandela n’a pas davantage pacifié
l’Afrique du Sud, pays aujourd’hui livré à la loi de la jungle avec une moyenne
de 43 meurtres quotidiens.
7) Nelson Mandela n’a pas apaisé les
rapports interraciaux. Ainsi, entre 1970 et 1994, en 24 ans, alors que l'ANC
était "en guerre" contre le « gouvernement blanc », une
soixantaine de fermiers blancs furent tués. Depuis avril 1994, date de
l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela, plus de 2000 fermiers blancs ont été
massacrés dans l’indifférence la plus totale des médias européens.
8) Enfin, le mythe de la « nation
arc-en-ciel » s’est brisé sur les réalités régionales et ethno-raciales,
le pays étant plus divisé et plus cloisonné que jamais, phénomène qui apparaît
au grand jour lors de chaque élection à l’occasion desquelles le vote est
clairement « racial », les Noirs votant pour l’ANC, les Blancs et les
métis pour l’Alliance démocratique.
En
moins de deux décennies, Nelson Mandela, président de la République du 10 mai
1994 au 14 juin 1999, puis ses successeurs, Thabo Mbeki (1999-2008) et Jacob
Zuma (depuis 2009), ont transformé un pays qui fut un temps une excroissance de
l’Europe à l’extrémité australe du continent africain, en un État du
« tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de
misère sociale et de violences, réalité en partie masquée par quelques secteurs
ultraperformants, mais de plus en plus réduits, le plus souvent dirigés
par des Blancs.
Pouvait-il
en être autrement quand l’idéologie officielle repose sur ce refus du
réel qu’est le mythe de la « nation arc-en-ciel » ? Ce
« miroir aux alouettes » destiné à la niaiserie occidentale interdit
en effet de voir que l’Afrique du Sud ne constitue pas une Nation mais une
mosaïque de peuples rassemblés par le colonisateur britannique, peuples dont
les références culturelles sont étrangères, et même souvent irréductibles, les
unes aux autres.
Le
culte planétaire quasi religieux aujourd’hui rendu à Nelson Mandela, le
dithyrambe outrancier chanté par des hommes politiques opportunistes et des
journalistes incultes ou formatés ne changeront rien à cette réalité.
Posté par Marino
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