Dimanche
prochain, 13 janvier, une grande manifestation est organisée contre le projet
de loi baptisé « le Mariage pour tous » avec les dégâts
collatéraux que seront l'adoption et la procréation assistée, et curieusement,
Marine Le Pen a indiqué que bien que soutenant le clan des « antis »
au projet, elle ne sera pas elle-même présente lors de ce défilé, au motif de
ne pas souhaiter laisser penser qu'il pourrait y avoir une « récupération
politique » de cette initiative !
Curieuse et incompréhensible attitude de la
part de Marine car il est bien évident et ce n'est un secret pour personne que
cette loi envisagée par le gouvernement Hollande est éminemment politique,
d'autant qu'elle figurait au programme du candidat socialiste et même en bonne
place parmi les priorités.
Comment donc comprendre la position de la
présidente du F.N qui, dans son rôle dévolu à l'opposition, aurait dû au
contraire être en première ligne pour dénoncer haut et fort ce projet à
caractère hautement idéologique avant de se vouloir sociétal.
J'avoue être particulièrement circonspect
et même terriblement déçu par cette posture dont je ne comprends pas la réelle
motivation, la version « officielle » me paraissant être d'une rare
médiocrité, d'autant que cette manifestation rassemblera des citoyens de toutes
les sensibilités de l'échiquier politique, car même chez les électeurs de
gauche, nombreux sont ceux qui s'opposent à ce qu'ils considèrent comme une
atteinte et une mise en danger du concept de la famille, symbolisé depuis la
nuit des temps par le mariage d'un homme et d'une femme qui par amour conçoivent
des enfants.
Si la raison de cette absence doit se
situer par rapport à la présence de Jean-François Copé dans le cortège, ce renoncement
peut sembler puéril car rien n'empêche le Front National de défiler avec
banderoles et sympathisants sans pour autant avoir le sentiment d'être assimilé
à l'UMP (même dans une manifestation de rue, il est possible de ne pas mélanger
les genres et d'être « chacun chez soi »).
À moins, autre hypothèse que par conviction
personnelle, Marine Le Pen ne soit pas hostile à cette « évolution »
des mœurs et qu'elle se trouve un peu « coincée » entre son cœur et
son parti, d'où une réserve qui pourrait dans ce cas être compréhensible.
Reste à savoir si cette non-participation aura des conséquences sur l'avenir du F.N et
qu'elle ne sera pas considérée comme un acte de faiblesse en flagrante
contradiction avec les discours qui se veulent offensifs et virulents sur les
projets gouvernementaux.
Si pour la Droite Nationale la
participation à la manifestation contre le mariage pour tous doit être
assimilée à de la récupération politique, qu'en sera-t-il du droit de vote des
étrangers et de tous les autres sujets qui risquent de rassembler dans la rue
celles et ceux qui y seront opposés ?
Il va
falloir que le F.N communique rapidement et de façon convaincante pour éclairer
des lanternes dont la portée est aujourd'hui trop faible pour être visible.