Ça va péter ! Les
européistes se sentent-ils aux abois ? En tout cas, l'ex-président de la
Commission européenne, le socialiste Jacques Delors, vient de suggérer aux Anglais,
hostiles à plus d'intégration européenne, de quitter l'UE et d'opter pour une
autre forme de partenariat avec le Vieux continent.
"Les
Britanniques s'intéressent seulement à leurs intérêts économiques, à rien de
plus. On pourrait leur proposer une autre forme de partenariat", estime
Jacques Delors, dans un entretien au quotidien économique allemand
Handelsblatt.
Le
Premier ministre britannique David Cameron, qui subit les pressions des
"eurosceptiques" de son parti conservateur, avait déclaré le mois
dernier qu'il soutenait l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, mais qu'il
voulait "un nouvel accord" qui comporte une procédure de non-participation
sur des problèmes-clé.
Dans
un entretien publié jeudi dans le Guardian, le président du Conseil européen
Herman Van Rompuy a averti que ces tentatives de récupérer des pouvoirs aux
dépends de l'Europe pourraient mettre l'UE en danger.
"Si les
Britanniques ne suivent pas la tendance allant vers plus d'intégration dans
l'Union européenne, nous pourrions malgré tout rester amis, mais sous une autre
forme", estime pour sa part, dans le Handelsblatt, Jacques Delors, qui
plaide par ailleurs avec insistance pour davantage d'intégration politique au
sein de l'UE.
Comme
possibilités de partenariats avec le Royaume-Uni, M. Delors cite "une
forme comme celle de l'espace économique européen" ou "un accord de
libre-échange".
En
cas de sortie de l'UE, le Royaume-Uni resterait néanmoins "un partenaire
privilégié", insiste M. Delors. "Le Royaume-Uni est stratégique et
économiquement important, mais comme le sont aussi d'autres pays", comme
l'Inde et la Chine, selon lui.
De
son côté, Herman Van Rompuy a estimé qu'un départ du Royaume-Uni de l'UE serait
comme si "un ami partait dans le désert".
Le
Royaume-Uni appartient à l'UE depuis 1973 mais n'a pas rejoint la zone euro.
Avec
AFP