La France et la
Belgique se sont mis d'accord dans la nuit de mercredi à jeudi pour renflouer
une nouvelle fois la banque Dexia, en cours de démantèlement, en injectant 5,5
milliards d'euros, une somme répartie après d'âpres négociations entre les deux
pays.
« Les
États belge et français se sont engagés à souscrire intégralement à cette
augmentation de capital, à concurrence de 53%, soit 2,915 milliards d'euros,
pour la Belgique et de 47%, soit 2,585 milliards d'euros, pour la France »,
a annoncé dans un communiqué le ministre belge des Finances, Steven Vanackere.
L'accord
a été trouvé avec son homologue français, Pierre Moscovici. Il a déjà été
approuvé en Belgique lors d'un conseil des ministres restreint.
Reste
désormais à attendre le « feu vert » de la Commission européenne sur
cette opération, ainsi que l'approbation de l'assemblée générale de Dexia.
Paris
et Bruxelles voulaient à tout prix trouver un accord avant jeudi matin, date de
la publication des résultats trimestriels de Dexia, mais les discussions
étaient difficiles en raison de la délicate question de la répartition du
fardeau entre les deux capitales.
La
Belgique tablait au départ sur un rapport 50/50, ce qui aurait allégé sa
facture d'environ 265 millions d'euros, rapporte l'agence Belga.
La
France voulait de son côté que la Belgique prenne à sa charge 55% de la recapitalisation
de Dexia, selon des informations parues dans la presse belge.
Après
d'âpres négociations, les deux pays ont trouvé un accord et ont également
décidé de modifier le système de garanties apportées à Dexia.
Le
plafond pour les garanties définitives --afin que la banque mène à bien son
démantèlement-- a été diminué de 90 milliards d'euros à 85 milliards d'euros.
Par
ailleurs, la partie belge dans la répartition définitive de ces garanties a été
abaissée de 60,5% à 51,4% tandis que celle de la France passe de 36,5% à 45,5%.
Par conséquent, cela réduit de 10 milliards d'euros la facture de la Belgique,
en cas de faillite de Dexia, indique l'agence Belga.
Jusqu'ici,
la Belgique participait à la garantie à hauteur de 60,5%, contre 36,5% pour la
France et 3% pour le Luxembourg.
L'ensemble
de ces mesures font partie du projet de plan de résolution ordonnée qui sera
bientôt déposé à la Commission européenne, indique le communiqué.
La
Belgique, la France et le Luxembourg s'étaient entendus fin 2011 pour garantir
le financement de Dexia, première banque victime de la crise de la dette, et
lui permettre de mener à terme son démantèlement.
Face
à l'urgence de la situation, ils avaient dû trouver un accord sur un mécanisme
de garantie temporaire, portant sur 45 milliards d'euros, un montant ensuite
relevé à 55 milliards. Objectif: permettre à Dexia d'emprunter sur les marchés
sur des durées allant jusqu'à trois ans.
La
Commission européenne, en charge des aides d'État en Europe, a consenti fin
septembre à la prolongation jusqu'au 31 janvier 2013 de cette garantie
temporaire. Elle doit désormais se prononcer sur le plan de restructuration
dans son ensemble.
Une
fois obtenu le feu vert de Bruxelles au plan de restructuration de Dexia, la
banque bénéficiera de garanties publiques, cette fois-ci définitives.
Dexia
avait déjà été frappée de plein fouet par la crise financière en 2008. Pour lui
éviter la faillite, la Belgique, la France et le Luxembourg l'avaient renflouée
à hauteur de 6,4 milliards d'euros et lui avaient déjà apporté des garanties
publiques.
Une
conférence de presse est prévue aujourd’hui à Bruxelles à la résidence du
Premier ministre belge, Elio Di Rupo.
Avec
AFP