mardi 16 octobre 2012

Le grand retour de Nicolas Sarkozy – par Yves-Marie Laulan


Nicolas Sarkozy n’a pas tardé à effectuer une rentrée plus ou moins discrète sur la scène politique. Nul doute qu’il va s’y incruster avec l’énergie du désespoir.
Cela se comprend. Rien de plus infortunés que ces anciens présidents battus qui traînent dans l’ennui une existence inutile et misérable  sans savoir quoi faire de leur temps, tels  ces pitoyables chevaux de course, fourbus et réformés que l’on met au pré. Surtout s’ils sont encore jeunes. Songeons à Bill Clinton, Georges Bush ou VGE ou à Jacques Chirac. À cet égard, dans un souci de miséricorde, on devrait songer à voter une loi interdisant à toute personne  de se présenter aux présidentielles avant d’avoir atteint l’âge canonique de 70 ans. Comme ça, on serait tranquille. Mais, avec Nicolas Sarkozy, il n’y a heureusement rien à craindre de semblable.


Car nous avions été bien naïfs. Les quelques rares observateurs qui avaient  osé imaginer « l’après Sarkozy » le voyaient déjà quitter les berges de la Seine pour celles du Potomac et aller  honnêtement gagner beaucoup  d’argent dans un grand cabinet d’avocat d’affaires américain (tout comme jadis la ravissante Christine Lagarde). D’autant plus qu’il dispose d’un carnet d’adresses pratiquement sans égal au monde, depuis le prince de Monaco jusqu’à l’Évêque coadjuteur de la principauté d’Andorre.

Mais ce n’est pas du tout.

Le voilà qui se déguise en touriste ordinaire au Maroc avant de rentrer  à Paris pour s’enfermer au Conseil Constitutionnel dont il est membre de droit. Cela se comprend. La République, décidément bien généreuse offre un véritable pont d’or à ses anciens présidents.

Voyez plutôt.

Tout comme Giscard avant lui, et notre Chirac, Sarkozy dispose d’un équipage de prince.

La République lui verse 11 500 euros nets par mois, auxquels s’ajoute 6 000 euros versés au titre d’ancien Chef d’État. Cela fait déjà un joli pactole de 7 500 euros par mois. C’est quand même mieux que le SMIC. La petite Julia ne manquera pas de jouets à Noël. Cela d’autant plus qu’à cela s’ajoutent des « primes de sujétion  (on se demande lesquelles) d’un montant inconnu mais dont  on peut s’imaginer qu’elles sont rondelettes. En outre, l’heureux bénéficiaire de ces largesses est logé dans un appartement de fonction « meublé et équipé », qu’il peut voyager sans limites  et gratuitement sur Air France, et que deux policiers assurent  la protection de sa précieuse personne, sans compter pas moins de sept collaborateurs.

Ah, j’allais oublier. Il dispose aussi d’une voiture de fonction qui ne doit pas être probablement une Coccinelle ou une Smart. On comprend aisément que dans ces conditions il soit difficile de renoncer à ce pactole, à vie, d’aller s’exiler à New York où, au surplus, il faut  travailler dur  pour gagner son pain quotidien.

Mais il y a plus. Car des délices nouveaux l’attendent à Paris où il va pouvoir jouer un rôle convoité, celui de la statue du Commandeur auprès de l’ancienne majorité. Ne fait-on pas déjà courir le bruit que les Français commencent  à regretter Sarkozy ?

En fait,  pour ceux qui pénètrent  quelque peu la psychologie du personnage, son seul but dans la vie sera désormais de prendre sa revanche sur le destin injuste qui l’a privé d’un second mandat où son immense talent aurait pu s’épanouir à loisir. Là deux voies royales s’offrent à lui : soit  chercher à  revenir purement et simplement à l’Elysée ; soit  barrer systématiquement la route au rival  imprudent   qui ferait mine  de vouloir en faire autant. Chacun sait que l’on tire autant de satisfaction de l’échec de ses amis que de  ses  propres succès.

En d’autres termes, le boulevard qui s’ouvre devant lui, et on peut en imaginer d’avance les arcanes infinies, va lui permettre de mettre sans cesse des bâtons dans les roues de  l’impudent François Copé si ce dernier s’imagine pouvoir rivaliser avec son ancien patron. Mieux encore, il lui sera loisible d’avoir recours à l’inusable et docile François Fillon, son ombre portée à la tête de l’UMP,  comme sa  marionnette préférée. Il pourra commodément en  tirer les ficelles dans l’ombre pour avancer masqué vers son propre but. Tout cela en attisant savamment les rivalités fratricides au sein  de son propre camp. Que de riantes perspectives.

De sorte qu’avec une droite divisée et éclatée, la gauche peut heureusement se préparer à l’ exercice ininterrompu du pouvoir pendant de longues années.

Du Songe d’Attali au rêve de Sarkozy ?

Notes
1) René Dosière, « L’ argent de l’État », Le Seuil

La décadence

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