Des dizaines de
milliers de personnes sont descendues mardi dans les rues des grandes villes
françaises à l'appel de la CGT pour protester contre la politique d'austérité
et les plans sociaux qui se multiplient sur fond de morosité économique.
La
centrale dirigée par Bernard Thibault a saisi l'occasion d'une journée d'action
pour la défense de l'industrie et de l'emploi, à l'appel de la Fédération
européenne de l'industrie, pour montrer sa force. Mais les autres syndicats,
tenus à l'écart, n'étaient pas de la partie.
La
CGT a mobilisé ses troupes pour la première fois depuis le retour des
socialistes au pouvoir avec l'ambition de peser sur les négociations qui
viennent de commencer avec le patronat sur la sécurisation de l'emploi.
Bernard
Thibault était en tête du cortège de Paris, où la CGT a compté 90.000 personnes défilant de la place d'Italie
à la gare Montparnasse, tandis que la préfecture de police évoque seulement 11.000 manifestants. Mais tout le monde n’utilise peut-être pas
le même système décimal…
"C'est
une manifestation aussi en direction du gouvernement, des parlementaires, qui
se doivent sur le terrain du droit de modifier les choses, sinon la gestion des
entreprises va continuer de reposer sur la rentabilité financière", a dit
le secrétaire général de la centrale.
"Il
faut par exemple interdire des licenciements dans les entreprises qui ont des
profits faramineux aujourd'hui."
À
Paris toujours, la plupart des syndicats, dont la CGT, FO, Sud et Solidaires,
se sont retrouvés lors d'une action séparée menée devant le Mondial de
l'Automobile.
Les
forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher plus d'un
millier de manifestants de pénétrer dans les locaux du salon. Des délégations
de PSA, où 8.000 emplois sont menacés, mais aussi, notamment, d'ArcelorMittal
et de Sanofi, des entreprises également visées par des restructurations,
étaient notamment présentes.
Avec
Reuters