Bernard Thibault a
appelé vendredi les salariés français à "crier" à leur tour, après le
recul du gouvernement, face à la fronde des petits patrons, sur
l'alourdissement de la fiscalité sur les cessions d'entreprises prévu dans le
projet de budget.
"Nous
n'avons pas été associés avec la même intensité, manifestement, que les
organisations patronales à l'élaboration du projet de budget", a déclaré
le secrétaire général de la CGT en marge du centenaire de l'union départementale
de son syndicat en Loire-Atlantique.
"Le
Medef, qui ne loupe pas une occasion pour faire pression sur le gouvernement
depuis juillet, aurait tort de se priver : à chaque coup de colère, on donne le
sentiment qu'il faille revoir une disposition, atténuer une intention",
a-t-il ajouté devant la presse.
"Je
remarque que ce sont ceux qui poussent le plus ou qui crient le plus qui sont
le plus reçus (...) Bon, dans ce cas, on va crier à notre tour", a-t-il
dit. La CGT appelle à une journée de mobilisation pour la défense de l'emploi
mardi prochain.
Interrogé
sur France Info, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a estimé de
même que "le gouvernement recule bien facilement". "Une pétition
sur internet et il recule. On va voir si socialement c'est la même chose, quand
il y aura des problèmes", a-t-il ajouté.
Confronté
à une vague de colère des entrepreneurs qui se sont mobilisés sur internet et
dans les médias, les ministres de l'Économie, du Budget et des PME ont annoncé
jeudi la création d'un régime spécial pour la taxation des cessions de parts
d'entreprises dont le projet de budget 2013 prévoyait une forte hausse.
Bernard
Thibault a réitéré d'autre part l'opposition de la CGT à toute baisse des
charges patronales pour améliorer la compétitivité de l'industrie française.
"J'attends
qu'on nous fasse la démonstration de l'impact que pourrait avoir la baisse de
cinq ou six points de cotisations patronales sur le prix des produits
fabriqués", a-t-il dit.
"On
va nous convaincre que c'est en économisant dix à quinze euros par voiture que
la voiture française va être plus facilement vendable qu'auparavant (...) si
les constructeurs automobiles ont du mal à vendre des voitures, c'est parce
qu'il y a plus de 18 millions de chômeurs en Europe", a-t-il ajouté.
Interrogé
sur sa succession, un sujet qui divise la direction de la CGT depuis des mois,
il a refusé de commenter les "rumeurs". Thierry Lepaon, ancien
responsable CGT de Moulinex, paraît aujourd'hui bien placé comme candidat de
compromis.
Avec Reuters