Le Fonds Monétaire International
prévoit pour l'an prochain une croissance limitée à 0,4% en France, un chiffre
inférieur de moitié à l'objectif affiché par Hollande et Ayrault. L'organisation
est tout aussi pessimiste pour le déficit budgétaire et la dette publique.
Le
FMI a revu à la baisse la plupart de ses prévisions pour les grandes économies
de la planète dans ses "Perspectives économiques mondiales" publiées
à l'occasion de son assemblée générale à Tokyo.
Il
ne prévoit en particulier plus que 0,4% de croissance l'année prochaine dans la
zone euro après une contraction de 0,3% cette année.
Pour
la France, le Fonds prévoit désormais une croissance de 0,1% cette année et de
0,4% seulement en 2013, alors que le gouvernement Ayrault attend un chiffre de
0,3% pour 2012 et qu'il a élaboré son projet de budget 2013 sur une hypothèse
de croissance de 0,8%.
Conséquence
logique de la révision à la baisse des prévisions du FMI, l'organisation
dirigée par Christine Lagarde s'attend à ce que Paris soit incapable de tenir
ses engagements en matière de réduction du déficit public, et notamment celui
de contenir le déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain.
Elle
table en effet sur un déficit de 4,7% cette année, contre 4,5% prévu par Paris,
et de 3,5% l'an prochain.
Cette
maîtrise imparfaite des déficits aura évidemment un impact direct sur la dette
publique, désormais attendue par le Fonds à 92,1% du PIB en 2013, soit 0,8
point au-dessus de la prévision de la loi de programmation des finances
publiques.
Quant
au chômage, il atteindrait 10,5% de la population active en 2013 après 10,1% en
2012.
Le
rapport du Fonds note en outre que les autorités françaises n'ont pas encore
précisé les mesures spécifiques censées leur permettre de réduire le déficit de
deux points de pourcentage en deux ans.
Il
laisse toutefois la porte entrouverte à un ajustement des objectifs au cas où
la conjoncture devrait encore se dégrader. "Si la croissance devait tomber
nettement en dessous des prévisions des perspectives économiques mondiales
actuelles, les pays disposant d'une marge de manoeuvre devraient adoucir
l'ajustement prévu pour 2013 et au-delà", explique-t-il en citant entre
autres la France et le Royaume-Uni parmi les Etats concernés.
Le
FMI souligne enfin la pertinence du débat en cours en France sur la compétitivité
du travail.
"Parmi
les grandes économies de la zone euro, des politiques qui se traduiraient par
une hausse de la demande intérieure en Allemagne et par une hausse de
compétitivité en France, en Italie et en Espagne seraient profitables", estime
le rapport.
Avec
Reuters