TERRORISME
Le Colonel Jacques Hogard pense que
l’opération « Sentinelle » doit être revue car elle est inefficace,
coûteuse et démoralisante pour les troupes qui n’ont plus le temps ni les
moyens de s’entraîner. « Mais ce n’est pas au ministre de l’Intérieur
de traiter cette affaire. » « Laissons aux militaires le soin de
proposer une adaptation, une refonte ou une suppression de l’opération
Sentinelle. » Sinon, « on va être dans l’amateurisme ».
Ce n’est, en plus, pas le
rôle de l’armée dont « la
mission primordiale est bien précise : la défense du territoire ». « Si
on poursuit cette erreur, on aura d’autres catastrophes. »
Car la situation sécuritaire
s’aggrave. D’une part, « n’importe quel individu un peu radicalisé
peut s’ériger en héros de l’islam, prendre sa voiture et aller faucher des gens
dans la rue ». D’autre part, on saisit des armes de guerre en
banlieue.
« À un moment donné, il
faudra, hélas, entre guillemets, “faire
donner l’Armée”. » Raison de plus pour laisser l’Armée
s’entraîner pour ses missions spécifiques.
Guerre
au Kosovo (Printemps - Eté 1999). Jacques Hogard livre ici son témoignage au
travers d'un essai court, argumenté et percutant.
Lorsque se déclenchent les
évènements du Kosovo qui défraient la chronique à l'automne 1998, Jacques
Hogard est officier supérieur en service au Commandement des Opérations
Spéciales (COS). C'est ainsi qu'au tout début de 1999, il prend le commandement
du Groupement interarmées des forces spéciales qui sera engagé par la France en
Macédoine puis au Kosovo, aux côtés de nos alliés américains, britanniques,
allemands et italiens.
Après plusieurs mois de
suspens, la guerre est en effet déclenchée par l'OTAN contre la Serbie le 23
mars 1999 après l'échec des négociations de Rambouillet.
Ce que Jacques Hogard et ses hommes
découvrent alors sur le terrain, la réalité de la situation, ne correspond en
rien à ce qu'en disent les médias occidentaux.
Homme de caractère, aux
convictions trempées, le colonel Hogard va vivre cette ultime opération au
Kosovo de manière intense. Elle lui laissera le sentiment amer d'un engagement irresponsable dans un conflit
injuste, symbole de tous les échecs et reniements français et européens.■