TRIBUNE
LIBRE
Cette quiète convalescence
fut appréciée des Peuples épuisés,
chassés par surcroît de leurs territoires d’outre-mer, et occupés à rassasiés
âme et corps, sevrés qu’ils étaient par dix ans de saccages. Quand on a faim,
on ne s’occupe guère des intentions du distributeur de la manne, et aussi
accepte-t-on sans rechigner les dons.
Puis vint la mise en place
de structures à vocation soi-disant économique comme la communauté du charbon
et de l’acier (CECA) et de la Communauté des États Européens (CEE). Comme rien
ne changeait dans leur environnement immédiat, que les gouvernants continuaient à feindre de maintenir la souveraineté
de leurs états respectifs, on mena ainsi, dans le contexte contraignant
de la guerre froide, les Peuples jusqu’au traité
de Maastricht.
Entre temps, même
l’Angleterre s’approcha du piège doré, avec crainte et réticence s’y installa,
puis récrimina quant aux conditions qu’on voulait lui imposer. Mais elle
demeura, secrétant ainsi quelques chiens heureux que les loups qui venaient
leur faire une causette fuyaient aussitôt, mais de moins en moins nombreux.
Le référendum français de
1992 fut perdu de très peu par les
partisans de la souveraineté – c’est à dire de la liberté – par la faute de
Philippe Seguin qui se montra tétanisé par un François Mitterrand malin et déjà
malade.
Nul
ne perçut cette même année que les peuples se réveillaient dans l’ancienne
Yougoslavie et que la guerre de libération débutait.
La fuite en avant pour
accroître le nombre des pays membres alla jusqu’à l’ambition d’intégrer la
Turquie dont l’entrée signifierait la
désintégration de la civilisation européenne, qui, elle, existe.
La ruine des pays
limitrophes à cause de l’euro et des endettements nécessaire pour qu’ils
pussent tenir leur rang ne fit point réfléchir la « nomenklatura » en place à
Bruxelles et Strasbourg. On mit des gauchistes à la tête de la commission
(Barroso ou Solana) et lentement apparurent les contours de projet dément qui
sous-tendait l’Union Européenne : le changement
des Peuples et leur soumission au joug d’une organisation mondiale à venir
qu’on baptiserait « gouvernement » le
jour venu. Cette semaine d’ailleurs, l’ONU vient de lancer l’idée de la
mise en place d’une « police mondiale » qui est une pierre
de plus dans cette direction.
Les portes de l’Europe – et
celle des États-Unis – furent grande ouvertes et les hordes se mirent en marche
« des
bouts de l’univers », comme s’écrit Camille dans Horace.
Les vigies des « villages
gaulois » qui, dès 1992, avaient alerté l’opinion sans être entendues,
puis en étant montrées du doigt, furent rejointes en 2005 par des pans
d’opinion qui donnèrent, en France, aux Pays-Bas et en Irlande, des réponses négatives aux référendums sur
la Constitution européenne et autres sujets intégrateurs.
Les dirigeants politiques
professionnels, qui forment désormais la classe gouvernementale, ignorèrent les
« NON
» massifs exprimés, contournèrent cette opposition et perdurèrent dans ce qu’on
peut appeler désormais une trahison
des clercs. Et les catastrophes s’accumulèrent que la crise financière
de 2008 favorisa.
La Grèce surtout, mais le
Portugal, l’Espagne, l’Italie et d’autres contrés à l’est ne pouvaient survivre
sous la monnaie unique qu’on aurait pu nommer le « Mark » tant elle en avait
la couleur. Mais rien n’y fit. L’Allemagne de Merkel imposa de poursuivre « par
le fer et par le sang », comme l’aurait dit Bismarck (« Durch
Eisen und Blut »).
Alors
commença, enfin, la révolte des Peuples. Et le référendum britannique eut lieu.
52% des électeurs demandèrent que la Grande Bretagne se retirât de l’Union
Européenne.
Europe :
Terre de Nations Libres
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Il
est au fond normal que ce soit les Anglais qui tirent les premiers.
C’est dans leur nature et on les y engagea au moins une fois. Nigel Farage, ce talentueux tribun qui
mit si souvent la face des européistes à nue dans le grand cirque de
Strasbourg, a mené campagne et ses compatriotes l’ont suivi.
« Il vaut mieux être le premier
dans son village que le second à Rome », dixit César. La formule reste
vraie et les Britanniques ont choisi de sortir de l’Union Européenne pour
redevenir eux-mêmes. À présent, nul ne peut nier que Bruxelles ou Strasbourg
n’ont plus de légitimité et que leurs prétentions doivent être soumises au feu
des urnes dans chaque pays membre.
Surtout si on s’avise de ce
qui se passe aux États-Unis sous l’impulsion de Donald Trump. Là encore, le Peuple
se soulève et semble décidé à recouvrer sa souveraineté avant qu’il ne soit
trop tard.
Si juin est le début de la
débâcle (au sens propre du terme) en Europe, novembre peut-être celle du monde,
avec le retour d’une Terre de Nations Libres
de faire la loi chez elles, libres d’avoir les amis qu’elles souhaitent et
libres de pratiquer les mœurs qu’elles chérissent.
«
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».
Georges
Clément
Comité
de Lépante
Ancien
président du Comité francilien de défense du franc
Ancien
membre du Conseil national souverainiste