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hristine Lagarde, directrice générale du FMI, doit être entendue ce jeudi 23 mai par la Cour de justice de la République. Les trois magistrats qui l'ont convoquée enquêtent depuis près de deux ans sur les lourds soupçons de « complicité de faux et de détournement de fonds publics » qui pèsent sur l'ancienne ministre française de l’Économie et des Finances, dans le dossier Bernard Tapie / Adidas.
Christine Lagarde risque gros. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) va être entendue ce jeudi et vendredi par la Cour de justice de la République. L'ancienne ministre pourrait être mise en examen. Elle est visée par une enquête pour « complicité de faux et de détournement de fonds publics ».
Christine Lagarde devra justifier sa gestion du dossier Tapie / Adidas. En 2007, l'ex-ministre de l'Economie et des Finances avait décidé de recourir à un tribunal arbitral pour résoudre le litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, datant du début des années 1990. Bernard Tapie s'était estimé lésé par le Crédit Lyonnais qu'il avait mandaté pour la vente d'Adidas. ¢
400 MILLIONS POUR BERNARD TAPIE
Le tribunal avait fini par octroyer 285 millions d'euros (400 millions avec les intérêts) à Bernard Tapie pour solder le litige. Pourquoi privilégier un règlement privé, quand l'État semblait sûr de l'emporter en justice, contre Bernard Tapie ? Pourquoi ne pas contester le jugement de cette cour arbitrale alors que ses services, à Bercy, conseillaient à Christine Lagarde de le faire ? Et puis comment la ministre a-t-elle pu affirmer devant des députés que Bernard Tapie ne toucherait sans doute pas plus de 30 millions, alors qu'il en a, sans doute, empoché plus de 240, dont 45 au titre d'un préjudice moral aussi incompréhensible que non imposable ?
C'est de ces interventions, ouvertement favorables à Bernard Tapie, que Christine Lagarde va devoir répondre. Et peut-être aussi de son rôle éventuel dans l'effacement, en 2009, de près de 15 millions d'euros d'impôts dus par l'homme d'affaires. Un cadeau qui pourrait avoir été discuté à l'Elysée, dans le bureau, à l'époque, de Claude Guéant.¢
Avec RFI