Edwy Plenel, de Mediapart, témoigne devant la commission parlementaire |
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a commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac a commencé ses auditions mardi 21 mai. L’objectif est de déterminer si, oui ou non, l'ancien ministre du Budget a bénéficié de protections.
Et dès le premier jour, les députés son entrés dans le vif du sujet en entendant deux journalistes de Mediapart, dont Edwy Plenel, qui ont mis au jour ce scandale.
« Tous ceux qui voulaient savoir pouvaient savoir », a déclaré le journaliste Edwy Plenel en avançant qu'il avait fait l'objet d'une surveillance téléphonique, donc qu'il y avait forcément eu enquête après les révélations de Mediapart.¢
Et pour Pierre Morel-à-L'Huissier, député UMP de Lozère, il va falloir placer chacun devant ses responsabilités : « Lorsqu’on a connaissance d’un élément qui peut aboutir à la qualification d’une infraction pénale, on doit le dévoiler. Et je mets en accusation tous les fonctionnaires qui ont été concernés par cette affaire. »
Au bout de la chaîne, Manuel Valls et Christiane Taubira sont dans le collimateur de l'opposition dans cette affaire qui est bien embarrassante pour la majorité, concède le socialiste Christian Eckert, même s'il reste prudent face aux accusations d'Edwy Plenel sur les écoutes téléphoniques. « S’il y a eu des disfonctionnements de cette nature qui pour l’instant franchement est très en filigrane dans ce qui nous a été exposé, il faudra bien sûr en tirer toutes les conséquences », considère Christian Eckert.
En tirer quelles conséquences, car pour le patron des députés socialistes, cette commission d'enquête ne doit pas se substituer à la justice. « Le consensus-là se créera autour du fait non pas de juger M.Cahuzac mais de bien montrer que ce gouvernement réagit plus vite et mieux que n’importe quel autre gouvernement auparavant », estime Bruno Le Roux.
Un objectif qui n’est pas du tout celui de l’UMP Daniel Fasquelle : « Il y a des responsabilités politiques et nous allons continuer à les pointer ».
Les auditions viennent à peine de commencer mais la commission d’enquête est déjà entrée dans le vif du sujet.
Trois ministres doivent être entendus par la commission d'enquête parlementaire : le ministre de l'Économie, qui était le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac, la ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur.
Le nouveau ministre du Budget s'est exprimé ce mardi devant les députés. Bernard Cazeneuve a promis d'alourdir les sanctions contre la fraude fiscale. Les auteurs des fraudes les plus importantes risqueront bientôt jusqu'à sept ans de prison et deux millions d'euros d'amende. Combien pour Cahuzac ?...¢
Avec RFI