Une première
version de la réforme de la formation des professeurs du primaire et du
secondaire a été publiée. Elle suscite déjà des réactions négatives venues de divers
horizons. Même le site de profs « gauchos » (« Aggiornamento
histoire‑géo ») trouve qu'ils vont trop loin.
Dans
les années 1950, les professeurs passaient un concours portant sur leurs connaissances.
Ils étaient ensuite confiés à des professeurs expérimentés qu'ils regardaient
faire et qui leur permettaient de préparer en détail leurs premiers cours.
Cette formation par imitation et apprentissage a été progressivement rendue
plus abstraite. Le sommet a été atteint avec l'invention des IUFM par le
socialiste Lionel Jospin.
Après avoir été reçus au concours, les jeunes
professeurs étaient soumis à une formation très théorique. Ils devaient adopter
une pédagogie officielle dans laquelle l'élève construit son savoir par lui‑même
et réinvente l'ensemble des connaissances humaines au lieu de les recevoir de
ses maîtres.
Les
ministres de Nicolas Sarkozy ont réussi l'exploit de faire presque pire. Les
désastreux formateurs des IUFM (Instituts Universitaires pour la Formation des
Maîtres)ont été versés dans les universités et l'année de formation d'après le
concours a été pour l'essentiel supprimée. Les jeunes professeurs devaient
enseigner tout de suite à plein temps. Le nombre de candidats aux concours d'enseignement
s'est effondré.
Maintenant,
le gouvernement actuel veut du pédagogisme avant, pendant et après les concours.
Les jeunes professeurs devraient avoir un master spécialisé en grande partie
axé sur les théories pédagogistes. Les concours devraient être composés aux
deux tiers de questions d'ordre « professionnel » et de réflexions
sur la manière de faire les cours et pour un tiers seulement sur les
connaissances à transmettre. Des enseignants qui voudraient seulement
transmettre leurs savoirs sans se soumettre aux lubies pédagogiques à la mode
auraient encore plus de mal à passer à travers les mailles du filet.
Bien
évidemment, certains professeurs d'IUFM pensent que les choses ne vont pas encore
assez loin et s’opposent à ce projet. D'autres comme le site « Aggiornamento
histoire‑géo » critiquent des concours qui demanderaient une réflexion sur
le métier d'enseignant à des candidats qui n'en ont encore qu'une expérience
essentiellement théorique. Le blog de la liberté scolaire critique pour sa part
une vision unilatérale de la pédagogie qui laisse de côté la recherche de la
vérité et un enseignement qui sache transmettre et expliquer.
Avec Radio
Courtoisie