François Hollande et
Jean-Marc d’Ayrault ont-ils à craindre l’opposition avec un ministre comme
Vincent Peillon ? Pas vraiment !
Sacré
Peillon ! Prôner la dépénalisation du cannabis alors qu’une élue
écologiste adjointe au maire socialiste du XIIIe arrondissement de Paris est
mise en examen pour blanchiment d’argent de la drogue, il fallait oser !
Mais un ministre socialiste, ça ose tout… et c’est même à cela qu’on les
reconnait, disent leurs détracteurs.
Ah !
La gaffe ! La boulette ! Le loupé ! On pourrait même qualifier ça de
bavure gouvernementale, rien de moins !… Et pourquoi pas de sabotage
pendant qu’on y est, hein ?
D’un
ou une élu(e) d’EELV (Europe-Écologie Les Verts), cela n’aurait pas surpris,
c’est dans leur programme, pour certains dans leurs gênes, et pour la plupart
dans leurs cervelles… Mais d’un Ministre de l’Éducation nationale, tout de
même, ça interpelle !
Depuis
sa déclaration intempestive, Vincent Peillon s’est bien sûr fait remonter les
bretelles par son patron de Matignon qui a sèchement rappelé que «
lorsqu’ils (les ministres) sont à la radio et la télévision, ils doivent
défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du
gouvernement, et rien d’autre. »
On
peut tout de même se demander si l’ancien porte-parole de Ségolène Royal lors
de la campagne présidentielle de 2007, est vraiment un âne de compétition… ou
s’il n’a pas sciemment provoqué le scandale. Soit sur ordre, soit par ambition
personnelle.
Sur
ordre de l’Élysée et/ou de Matignon, accusé(s) de mollesse, d’immobilisme et
d’incompétence et dont l’image s’effondre si rapidement dans l’Opinion publique
depuis six mois… La fermeté avec laquelle François Hollande et Jean-Marc
Ayrault ont réagi peut leur laisser espérer récupérer quelques sympathies
perdues. Il n’y a pas de petits profits… Mission réussie ? Peut-être, même
si le gain restera éphémère, probablement.
Ou
alors Vincent Peillon n’aura commis cette déclaration hallucinogène que par
simple ambition personnelle. Pour exister tout simplement. Reprendre à son
collègue Manuels Valls quelques centimètres carrés d’espace médiatique et
occuper trois/quatre jours durant la « Une » des médias. But
atteint ? Oui, à l’évidence, même si gain éphémère, là aussi…
Les
« coups médiatiques » semblent désormais les seules obsessions des professionnels
de la politique… Et on assiste, chaque fois un peu plus ébahi, à une course
effrénée de celle ou de celui qui fera la déclaration la plus insolite, la plus
imprévue, la plus iconoclaste ou la plus scandaleuse pour attirer sur soi le
feu des projecteurs, occuper le devant de la scène, faire le « buz » sur
internet…
Derrière le pétard
hallucinogène, la pétarade médiatique ? Fume,
c’est du Peillon…
Philippe
Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com).