TERRORISME
L
|
auréat
du prix Albert-Londres 2017 du livre, David Thomson estime que les djihadistes
qui reviennent sont «déçus mais, pour la
plupart, fidèles au courant djihadiste de l'islam sunnite». Il pointe du
doigt une menace. L'enquête de David Thomson, intitulée Les Revenants, est
devenue une référence sur la question des djihadistes français qui reviennent
du conflit en Syrie.■
L
|
auréat du prix
Albert-Londres 2017 du livre pour cette œuvre, David Thomson avait fait de la
question djihadiste le cœur de son travail. Interviewé par Le
Figaro, il assure qu'«il est
impossible de s'assurer de la sincérité du repentir d'un djihadiste».
Ainsi, David Thomson
estime que «les djihadistes reviennent
déçus mais, pour la plupart, fidèles au courant djihadiste de l'islam sunnite».
Le journaliste livre une anecdote illustrative : «Une des femmes rencontrées en France me disait ainsi être revenue de
Syrie après avoir subi enfermement et violences sous l'État islamique, tout en
me confiant que l'attentat de Charlie Hebdo avait été le plus
beau jour de sa vie.»
En outre, un seul
jeune, sur les 40 personnes interviewées, lui a donné le sentiment «d'avoir sincèrement rompu avec cette
idéologie». Il considère donc que la déradicalisation est «une chimère». De fait, David Thomson
n'est pas surpris de l'échec de l'unique centre de déradicalisation à
Pontourny en Indre-et-Loire, ouvert en 2016 : «Beaucoup ont prétendu le contraire pour des raisons politiques ou
mercantiles, [...] d'authentiques escrocs ont été abreuvés de centaines de
milliers d'euros de subventions publiques dans l'opacité.»
Quant aux femmes, David
Thomson veut «casser le paradigme prévalant
jusqu'à l'attentat raté des bonbonnes de Paris à l'été 2016, qui
faisait systématiquement des femmes djihadistes des victimes de leur mari et
qui donc les déresponsabilisait totalement. En raison de ce biais de genre qui
renvoie à une représentation sexiste de la femme, elles n'étaient quasiment pas
envoyées en prison au retour de Syrie. Il n'y a aucune différence à faire entre
un homme et une femme en matière de djihadisme, les niveaux de détermination et
de dangerosité sont les mêmes», poursuit-il.
►Les autorités françaises estiment à
500, voire 600, le nombre de djihadistes français encore présents en
territoire syrien et irakien.■ Source